Migrants : nouvelles vagues de débarquements sur les côtes italiennes

Alors que les 28 pays membres de l’Union européenne étaient occupés à Bruxelles à aboutir à un accord avec la Turquie sur la manière de freiner les flux migratoires, les arrivées en Italie se poursuivaient. Jeudi, 270 personnes ont débarqué au petit port sicilien de Lampedusa : des hommes, des femmes et des enfants originaires d’Afrique subsaharienne. Si l’attention est accaparée, ces jours-ci, par la situation dramatique de la Syrie qui, en six ans de guerre, a vu fuir des millions de ses citoyens pour tenter de gagner l’Europe par la Turquie, la Grèce ou l’Italie, les autres désespérés du monde n’en continuent pas moins, eux aussi, de frapper avec insistance aux portes de l’Europe.

C’est ainsi que les migrants de jeudi comprenant des Maliens, des Nigérians, des Guinéens et même une famille entière d’Erythréens, mais aussi des ressortissants d’Afrique centrale, des Congo et du Cameroun en particulier. Situation dramatique que celle de ces migrants qui ont gagné la Libye par on ne sait quel moyen ; y ont laissé une importante somme d’argent aux mains de passeurs et/ou de trafiquants ; affronté la Mer Méditerranéenne à bord d’embarcations ne les protégeant pas du froid. Puis une arrivée, en catastrophe, à Lampedusa dans le grand froid du matin d’un hiver qui ne se résout pas à faire place au printemps.

Arrivée atténuée par une anecdote que racontent les services de l’ordre italiens et  qui a arraché le sourire aux sauveteurs et aux habitants ébahis. Un des migrants a débarqué en effet en arborant le maillot bleu et blanc de la Lazio Rome, l’autre grande équipe de la capitale. Ce que voyant, un des volontaires présent s’est élancé vers lui et l’a embrassé en signe de grande camaraderie entre supporters d’une même équipe ! Les amateurs de symbole retiendront toutefois que le soir même, à Rome, la Lazio était « massacrée » par le Sparta Prague (0-3), en 8è retour de l’Europa League : éliminée. Plus aucune italienne dans cette compétition !

Mais les flux migratoires, y compris par la Méditerranée, se poursuivent. Le même jour, jeudi, les garde-côtes et les forces spéciales de la marine libyenne annoncent avoir secouru au large de la Libye 187 migrants et découvert quatre corps après un incendie sur une de leurs embarcations. « 43 personnes souffrant de brûlures ont été immédiatement transportées à l'hôpital de Zawia », une ville à 45 km à l'ouest de Tripoli, a indiqué un officier libyen. Les morts, selon lui, seraient des Sud-Africains, la vague ayant concerné essentiellement des originaires d’Afrique (Soudanais, Marocains, Sud-Africains, Nigérians, Algériens, Tunisiens et de nombreux Egyptiens). Une enquête a été ouverte pour connaître l'origine de l'incendie.