Migrations : le Congo engagé à mettre en œuvre le pacte de Marrakech

Samedi 15 Décembre 2018 - 18:00

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Signataire le 10 décembre au Maroc, du premier document onusien qui aborde la question de la migration de manière globale, Brazzaville est désormais embarqué dans le mouvement mondial qui tend à inscrire les déplacements humains dans le développement durable.

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, à la tête d’une forte délégation, a donné forme à l'engagement du Congo devant la communauté internationale, aux côtés de plus de cent cinquante autres pays ayant, eux aussi, refusé de voir dans la migration la misère du monde à leurs portes.

A la tribune de la Conférence intergouvernementale pour l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et responsables, le chef de la diplomatie congolaise a pris le revers des tendances populistes qui ont pignon sur rue aujourd’hui. « La mobilité est consubstantielle à la nature humaine » , a-t-il martelé, pour signifier que tant que vivront les humains, ils seront toujours amenés à se déplacer.

L’intérêt du pacte est d’envisager une coopération internationale à la hauteur des défis que soulèvent ces déplacements, qu’ils soient motivés par la recherche d’une vie meilleure, la fuite de la violence ou de la pauvreté. Ainsi met-il en avant la foi dans les opportunités que peuvent représenter ces mouvements de la population tout en n’ignorant rien des réalités complexes qu’ils impliquent.

A cet égard, le chef de la délégation congolaise a invité les Etats ainsi engagés à une coopération internationale plus accrue, susceptible d’atténuer le fardeau des migrations sous lequel ploient certains pays, à l’instar du Maroc qui accueillait cette rencontre. Affirmant, par ailleurs, la volonté de son pays d’assoir les bases d’une approche nouvelle et plus humaine pour la gestion du phénomène migratoire, Jean-Claude Gakosso a exprimé l’engagement du Congo « à pendre toutes les mesures qui s’imposent pour la mise en œuvre du pacte ».

Derrière les propos du ministre et la volonté exprimée du Congo, à Marrakech, se jouait une partie importante des relations internationales dans ce monde globalisé, où les égoïsmes et les replis identitaires tendent à miner la quête d’une vision intégrée, conciliant la mobilité des ressources matérielles à celle des ressources humaines, les enjeux économiques à la simple nécessité de vivre en bonne harmonie avec son environnement.

Sur cent quatre-vingt-treize membres de l’Organisation des Nations unies qui auraient dû faire le déplacement de la ville ocre du Maroc, les organisateurs ont annoncé la présence de cent soixante-quatre pays dont quatre-vingts représentés par des chefs d’Etat et de gouvernement et quatre-vingt-quatre ministres qui ont pris part aux travaux que présidait le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, en présence du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Ils ont en chœur invité les autres à rejoindre la table de la solidarité avec cette partie de l’humanité, les migrants et leurs familles, exposés à des répercussions imprévisibles du fait de leur situation.

« Il est crucial que nous ne nous laissions pas diviser et que nous restions unis face aux difficultés que posent les migrations internationales et aux occasions qu’elles offrent. Les migrations font partie intégrante de la mondialisation, reliant entre elles les sociétés d’une même région et d’une région à l’autre et faisant de nous tous des pays d’origine, de transit et de destination », lit-on ici et là sur ce document de quarante pages.

Le pacte est certes non contraignant mais il ne cristallise pas moins l’intérêt et les espoirs face aux délitements que suscitent les migrations aujourd’hui. Ses signataires se sont fixé rendez-vous une fois tous les quatre ans, dans le cadre des Nations unies, afin de procéder à l’examen des progrès accomplis aux niveaux local, national, régional et mondial. Ce dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement sera désormais appelé Forum d’examen des migrations internationales.  

 

 

La Rédaction

Légendes et crédits photo : 

La tribune de la conférence; Une vue des participants à la conférence sur les migrations de Marrakech/DR

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