Militarisation de l’ex-Katanga : plus de peur que de mal

Lundi 4 Avril 2016 - 19:09

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Plusieurs engins de combat et des troupes sont de plus en plus déployés dans l’ex-province du Katanga et particulièrement dans la ville cuprifère de Lubumbashi en ce moment où le pays s‘approche de la fin du second et dernier mandat du chef de l‘État.

La psychose est montée d’un cran dans la ville de Lubumbashi ces derniers temps depuis l’arrivée de plusieurs hommes de troupe accompagnés d'un armement lourd dont des chars d'assaut. Des sources sur place font état d’une forte militarisation de l’ex-province du Katanga qui est allée crescendo depuis l’exclusion en septembre 2015 des partis du G7 de la majorité présidentielle. La tendance a été maintenue au grand désarroi de la population qui redoute le pire du fait de la présence visible des hommes en armes sillonnant les artères de la ville. Près de 2000 militaires seraient, en effet, venus renforcer les effectifs déjà sur place. Les mêmes sources locales signalent la présence à la gare ferroviaire de la ville de dix-huit de ces fameux chars d'assaut. Ceux-ci, venus de Kinshasa, auraient transité par le port d’Ilebo avant d’être expédiés au Katanga par voie ferrée à bord des wagons de la SNCC.

Ce déploiement des forces militaires dans la ville cuprifère intervient au lendemain du plébiscite de l’ex-gouverneur Moïse Katumbi par ses partenaires du G7 comme candidat-président de la République et à quelques mois de la fin du dernier mandat de Joseph Kabila prévue pour le 20 décembre 2016. D’aucuns dans la ville n’hésitent pas de spéculer sur cette situation qui, selon certains, témoigne de la volonté du pouvoir à restreindre encore davantage les libertés et à réprimer les manifestations que l’opposition pourrait envisager d’organiser à Lubumbashi.

 Au niveau du gouvernement, on se veut plutôt rassurant. Il n’y a pas lieu de s’alarmer sur cette présence militaire, indique-t-on. « C'est normal qu'un gouvernement équipe son armée et qu'il envoie des militaires se familiariser avec le nouvel armement », a réagi son porte-parole Lambert Mende Omalanga. Il a déclaré ne pas comprendre pourquoi et comment du matériel de combat destiné à la défense du pays devrait susciter l'émoi au sein de la population. Pour sa part, Moïse Katumbi a déclaré que c'est plutôt vers l'est du pays que le matériel de guerre devrait être dirigé pour faire face à l'insécurité qui y règne, la province du Katanga dans son ensemble étant, selon lui, en paix

Alain Diasso

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