Mines :publication d'une recherche sur la présence des femmes dans le secteur artisanal

Lundi 4 Décembre 2017 - 15:30

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L'étude menée par le projet Impact,  autrefois appelé Partenariat Afrique Canada (PAC), a porté sur deux provinces de la République démocratique du Congo (RDC), à savoir le Sud–Kivu et l’Ituri.

 

 

Les conclusions de l'investigation menée par deux chercheuses (Bibiche Liliane Salumu et Véronique Minyego)  viennent d’être rendues publiques, au cours d’un atelier, en présence  notamment de l’ambassadeur du Canada, Nicolas Simard; des responsables des ministères des Mines,  de Travail,  du Genre, famille et enfant; des représentants de la société civile, des ONG internationales, des missions diplomatiques et des exploitants miniers artisanaux. 

Cette étude, explique Bibiche Liliane Salumu, avait pour objectif de voir les défis auxquels se heurtent les femmes du secteur minier artisanal et les opportunités à saisir pour favoriser leur autonomisation. Le constat fait sur le terrain ont revélé que les femmes sont victimes de discrimination sexospécifique en étant exclues du site minier lorsqu’elles sont enceintes, quel que soit le stade de leur grossesse ou leur état de santé. Les rôles réservés aux hommes sont beaucoup plus payants que ceux accordés aux femmes. Même lorsque celles-ci remplissent les mêmes rôles que les hommes, elles sont moins bien rémunérées. Les femmes ont peu d’occasions d’accéder à la formation et de consolider leurs connaissances juridiques du secteur. Elles ont un accès restreint au crédit, ce qui limite leur capacité à se lancer en entreprise et à augmenter leurs revenus. Les femmes sont souvent exclues des structures de gestion dans les communautés minières artisanales.

Dans les mines, constate Véronique Minyego, la femme exerce plusieurs activités. « Elle fait le lavage, le tamisage, le transport  des pierres des puits jusqu’au point de lavage. Elle fait aussi des activités connexes dans ledit secteur, notamment le commerce des denrées alimentaires et  des produits divers, voire la vente de la bière », a-t-elle indiqué.

Ces femmes, reconnaît-elle, travaillent plus mais sont moins rémunérées. « Elles sont exposées aux violences. Elles sont quelques fois acculées par les hommes. Une femme et un homme  peuvent effectuer la même activité, au finish l’homme sera plus payé que la femme »,a expliqué la chercheuse.

De ces constats qui se révèlent comme des obstacles à l’épanouissement de la femme travaillant dans le secteur minier artisanal en RDC, sont formulées des recommandations pour leur permettre de bénéficier aussi des opportunités qui s’offrent à elles.

Ces recommandations ciblent respectivement le gouvernement et les services étatiques auxquels il a été demandé de promouvoir l’égalité entre homme et femme sur le site minier ;  d’adapter les mesures d’interdiction de travail des femmes enceintes sur les sites selon leur propre réalité et leurs préoccupations ; d’intégrer les femmes comme parties prenantes au processus de formalisation de l’implantation minière artisanale ; de développer les mécanismes de participation des femmes aux discussions sur la formalisation avec les leaders communautaires et décideurs politiques…

Les administrateurs  des foyers miniers devraient, quant à eux, favoriser l’accès et la possibilité des femmes de travailler  dans une équipe pour qu’elles reçoivent les mêmes avantages que les hommes, de les encourager  à participer dans la gestion des sites miniers artisanaux.

 Aux partenaires techniques et financiers, il leur a été recommandé d’octroyer de crédit aux associations des femmes  en vue de leur permettre de faire accroître de petites et moyennes entreprises dans le secteur minier, leur fournir l’assistance technique pour augmenter leur productivité, les encourager à travailler en équipe dans le secteur minier artisanal…

Aline nzuzi

Légendes et crédits photo : 

L'assistance lors de la présentation de la recherche

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