Minusca : la justice aux trousses de casques bleus congolais en RCA

Dimanche 30 Août 2015 - 13:00

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Une délégation de la République démocratique du Congo est arrivée, le 27 août, en Centrafrique pour enquêter sur les accusations de viol portées contre trois de ses casques bleus en Centrafrique.

Le dossier de trois militaires congolais du contingent affecté à Bambari (ville située au nord-est de Bangui) accusés de viol, dans le cadre de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies en République Centrafricaine (Minusca), vient de connaître un nouveau développement. C’est l’envoi par le gouvernement congolais d’une délégation des responsables de l’armée en Centrafrique pour enquêter sur les griefs mis à charge des soldats congolais incriminés. Un général de brigade, avocat général des forces armées de son état avec trois autres enquêteurs dont un colonel et deux majors se trouvent déjà en terre centrafricaine et entendent mener leurs investigations à Bambari où ont été signalées les agressions présumées.

Pour le ministre congolais de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, l’envoi de cette délégation répond à une exigence du Secrétariat général des Nations unies qui, à travers une correspondance adressée à la RDC datée du 18 août, lui laissait dix jours pour ouvrir une enquête à ce sujet. La correspondance onusienne faisait état des rapports sexuels qu’auraient eus chacun des trois membres du contingent militaire congolais avec deux jeunes femmes, âgées de 18 et 19 ans, ainsi qu'avec une mineure âgée de 15 ans tout en précisant que ces dernières auraient subi des pressions pour garder le silence. « Nous avons considéré qu’il fallait réagir immédiatement », a commenté Alexis Thambwé Mwamba qui, depuis le 20 août, avait donné injonction à l’auditeur général des forces armées pour engager des poursuites contre les trois militaires incriminés.

Nonobstant tout ce qui est rapporté sur ce dossier rocambolesque, une certaine opinion y voit l’ombre d’un montage destiné à soutirer un peu d’argent à ces casques bleus réputés être à l’abri du besoin. Le commandant de la force de la Minusca a d’ailleurs confirmé, au cours d’un récent briefing, la thèse d'un mensonge fabriqué par l'oncle des filles supposées violées en se basant sur un rapport d'enquête du 18 août stigmatisant la versatilité dudit oncle dont les déclarations restent dénouées de tout crédit.  

En attendant le dénouement, notons que cette affaire est la quatrième du genre pour le contingent congolais. Des sanctions pourraient éventuellement tomber  si de tels incidents étaient à nouveau signalés ou si la RDC n'y mettait pas fin. Quant à la Minusca, forte de 12.000 Casques bleus, elle fait face à au moins soixante et une accusations de fautes, dont douze concernant des cas d'abus sexuels.

Alain Diasso

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