Mixiana, Mariusca, Ophélie :trois jeunes femmes inspirantes à suivre en 2020

Vendredi 3 Janvier 2020 - 16:45

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La page de l'année 2019 s’est tournée avec en tête ces jeunes femmes qui ont, chacune à leur manière, bousculé les mentalités dans des domaines bien distincts ou simplement forcé l'admiration du public congolais en particulier et d’ailleurs en général.

Mixiana Laba, l’audacieuse

Avant Mixiana personne n’avait aussi bien pointé du doigt la situation des personnes atteintes de troubles mentaux dans ce pays.  Le 13 mai 2019, le public congolais tombait en admiration devant le remarquable courage de la comédienne. Elle s’est donnée en spectacle dans les rues de Brazzaville à travers une performance poignante intitulée « Réalité aveuglée ».  Dans la peau d’une folle, Mixiana, vêtue en lambeau, pourchasse les passants et arrête les automobilistes, crée des bouchons et manque de se faire heurter.  Sur les pancartes qui l’habillent est inscrit le message du combat qu’elle mène : la prise en charge des personnes atteintes de troubles mentaux « Nous ne sommes pas invisibles, soignez-nous, aidez-nous », « Don : sang égal OK, orphelins égal OK, Fous égal ? Fous égal ? » s’interrogent la comédienne.

Dans la plupart des sociétés africaines, lorsque la déficience mentale touche un membre de la famille le recours aux soins médicaux n’est pas toujours la première option. D’où l’engagement de l’artiste afin de sensibiliser non seulement les parents mais aussi les gouvernants, dont le devoir est de mettre en place des structures adéquates et des soins appropriés en faveur de ces citoyens. 

Mixiana Laba soutient que la prise en charge des malades mentaux étant complexe, elle ne se limite pas seulement à l’administration des médicaments.  La démarche de sensibilisation qu’elle a choisi d’adopter ne fait que commencer selon elle, qui espère voir ces personnes dans de meilleures conditions.

Chaque être est sujet à la déficience mentale tant qu’il possède un cerveau. La démarche de Mixiana est donc essentielle pour lutter contre la stigmatisation envers ces personnes et leur apporter l’aide nécessaire.

Mariusca Moukenge, la passionnée

Ses performances au cours de l’année écoulée ont été remarquables. Mariusca a rencontré le slam en 2016 et depuis, elle ne cesse d’accomplir des prouesses dans cet univers artistique grâce à son grand talent.

Du Forum ONU- Femmes tenu à Brazzaville, à sa collaboration avec le centre d’art WAZA en RD Congo en passant par ses diverses prestations au Tchad, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Cameroun, en Belgique, France et en Suisse, la slameuse congolaise n’a cessé de prêter son souffle de vie aux mots afin que celui-ci change les maux de la société dans laquelle elle vit en une source d’espérance.

L’amour, la conquête et la découverte de l’humain, font partie des thématiques abordées par la slameuse. Son slam est à la fois une thérapie et un canal par lequel elle loue les vertus comme la solidarité, la compassion, le sens des responsabilités, du devoir… sa plume est un plaidoyer pour l’incompris, l’oublié, le rêvé et le rejeté.

Au-delà de slamer, Mariusca œuvre pour la transmission du savoir à travers le slam. Elle anime des ateliers au Congo et ailleurs, dans le but d’encourager les jeunes à embrasser le slam et à en faire un moyen d’expression.

Ophélie Boudimbou, l’ambitieuse 

Elle est l’initiatrice du projet « Petits bouts d’histoires », une plateforme qui porte l’ambition de partager du contenu autour de l’Afrique, son histoire et sa culture. « Petits bouts d’histoires » est en passe de devenir une marque qui crée des livres, box et objets dérivés sur la culture africaine.

D’entrée de jeu, Ophélie a déjà publié « Kanika dans la cuisine de Mamie », un livre jeunesse qui fait la part belle aux contes, à l’histoire (les pages colorées au centre du livre portent un mini récit sur les notions de transmission des valeurs et de tradition, et l’histoire du continent), et à la cuisine africaine (l’ouvrage porte également des fiches recettes).

En novembre dernier, elle déclarait à la bloggeuse Juvénale Obili « L’Afrique a ce pouvoir d’émerveiller petits et grands grâce à son patrimoine culturel et historique. Alors, plantons des graines qui leur permettront de se les (ré)approprier, de rêver d’une Afrique meilleure »

Inspirantes, courageuses et inventives, ces jeunes femmes s’attaquent à des enjeux majeurs avec simplicité et font preuve d’une créativité exceptionnelle.

Bravo à toutes pour ces initiatives, qui si elles sont soutenues, pourront transformer positivement la société, faire évoluer les mentalités, et inspirer ces jeunes Congolais, lesquels perdent peu à peu les repères.

 

Durly Emilia Gankama

Légendes et crédits photo : 

Images illustratives

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