Monusco : plaidoyer pour un « redimensionnement » à la baisse des effectifs

Lundi 26 Février 2018 - 17:37

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Kinshasa souhaite un redimensionnement qualitatif des forces onusiennes, avec moins de troupes mais plus spécialisées dans la traque des groupes armés.

Les relations entre la RDC et la Monusco ont fait l’objet des délibérations du Conseil des ministres du 24 février présidé par le chef de l’État,  Joseph Kabila. Après débats et délibérations, un plaidoyer a été fait en faveur d’un redimensionnement de la Mission onusienne en RDC avec, à la clé, une baisse sensible de ses effectifs et leur réorientation vers la lutte contre les groupes armés.  Dans le cadre du dialogue stratégique en cours à ce sujet, le gouvernement congolais ne fait plus mystère sur ses intentions de voir la Monusco être redéfinie par rapport à ses objectifs et à son engagement de sorte à être plus efficace sur le terrain. Il s’agit d’un redimensionnement qualitatif des forces onusiennes que veut la RDC « avec moins de troupes mais plus spécialisées dans la traque des groupes armés ».

À en croire le compte-rendu de la réunion faite par le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, la priorité devrait dorénavant être donnée à la Brigade d'intervention, fer de lance du partenariat Monusco-Fardc (armée congolaise). Pour rappel, cette dernière a précisément pour vocation de neutraliser les groupes armés actifs, notamment dans l'est de la RDC. Le gouvernement plaide donc pour l‘avènement d’une Monusco renouvelée et solidement requinquée, « usant de moyens asymétriques pour un partenariat plus efficace avec nos forces armées et un renforcement de leur efficacité  avec du matériel adéquat, une plus grande agilité et mobilité pour le nouveau mandat de la mission ».

Cette option prise par le gouvernement fait suite à une série des critiques émanant de l’opinion congolaise visiblement excédée par la nonchalance des forces onusiennes qui ont affiché leur incapacité à ramener la paix à l’est du pays. En attendant la prochaine résolution onusienne au mois de mars censée renouveler son mandat qui pourrait être réorienté vers la protection des civils et l'accompagnement du processus électoral, des voix s’élèvent pour exprimer leur ras-le-bol par rapport à une présence sans impact des Casques bleus.

La force onusienne au Congo, la plus importante au monde, n'a éradiqué aucun groupe armé depuis 1999, a fait observer Joseph Kabila lors de son point de presse du 26 janvier dernier. Une façon de dire que la présence des Casques bleus notamment dans la région de l’Est du pays n’a pas produit des résultats escomptés en termes de pacification et surtout de neutralisation des groupes armés qui y pullulent.

            

Alain Diasso

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