Musique : Edo Nganga, aussi jeune que jamais !

Jeudi 8 Août 2019 - 21:43

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À 86 ans, Edo Nganga, est une légende, un homme à la santé de fer sur lequel le temps ne semble pas avoir de prise. Retour sur son bref séjour à Pointe-Noire pour le premier concert du soixantième anniversaire des Bantous de la Capitale.

Il est arrivé à l’aéroport A.A. Neto avec pour seuls bagages un modeste sac plastique enfermant deux ou trois affaires personnelles et un large sourire. Cela témoigne de sa simplicité et de son essentiel : Sourire à la vie ! Une vie qui lui fait grâce de le porter sur la terre depuis quatre-vingt-six années et qui lui a laissé comme une malice dans les yeux, un regard aussi brillant que celui d’un enfant.  On serait tenté de croire que sa canne, en secours d’une de ses jambes boitant bas et l’aidant à marcher, serait un signe de son vieillissement, mais non, le patriarche s’en sert tout autant pour danser sur les planches, l’agitant parfois dans l’air comme un bâton de majorette, là sur la scène dressée au bout de l’avenue Kaat Matou par l’IFC de Pointe Noire en ce dimanche grisâtre, pour le premier concert événement du soixantième anniversaire des Bantous de la Capitale. 

Avant cela, dans une longue attente, balances et concert ayant commencé malencontreusement avec deux heures de retard, l’homme sera resté d’une patience d’ange, éternel sourire aux lèvres, autant disponible pour les nombreux chasseurs de selfies qu’à l’écoute de ses nombreux admirateurs qui tiendront à lui faire hommage de quelques mots de reconnaissance et d’admiration pour avoir donné naissance au plus vieil orchestre d’Afrique !  

« C’est le Seigneur qui me le dira »

Pas même le temps d’un déjeuner. Costume gris, chemise bleue et cravate rouge, le vieux Edo est le premier à monter sur la scène sous les applaudissements du public à qui il déclare être heureux de célébrer soixante ans de carrière, ici à Pointe Noire, au bord de l’Océan Atlantique. Le célèbre cofondateur des Bantous de la Capitale aime autant l’océan que ses poissons qui y baignent et il se sera empressé d’ailleurs d’aller la veille, au soir de son arrivée, à la Cité, au restaurant « Chez Gaspard » pour déguster le poisson de Ponton la Belle, sans doute avec une Guiness, sa bière préférée. Il aime la vie, la musique, la bière, les femmes et danser. Et là est peut-être le secret de son éternelle jeunesse.  Ses chansons semblent ne pas vieillir non plus, la plus célèbre d’entre elles, « Aimée wa bolingo », résonne encore dans toutes les mémoires et reçoit une véritable ovation dans ce concert de plus d’une heure trente qui remonte le temps à grands coups de succès de l’époque. Sous le feu des projecteurs, le patriarche infatigable est comme un poisson dans l’eau, généreux avec le public pour qui il esquisse ses plus savants pas de danse. Il le sait, le vieux a toujours été un grand séducteur. Et le public d’être séduit obligatoirement à son tour.

Croyez-vous qu’il aille rejoindre son hôtel près de la Côte Sauvage pour se reposer de cette folle journée ? Non, Edo Nganga en redemande et finit la soirée à « Villa Tchimbamba » avec quelques musiciens des Bantous de la Capitale pour prolonger en privé et en acoustique, jusqu’à minuit sonnant, des chansons comme « Rosalie » ou « Comité Bantou », devant une Guiness, bien sûr, et un bouillon de poissons !  S’il fallait encore une preuve de sa santé de fer, tout juste faut-il ajouter qu’il prendra l’autocar aux aurores en direction de Brazzaville pour ne pas lâcher ses compagnons de route. Et lorsqu’on lui demande quand arrêtera-t-il la musique, il répond malicieusement et du tac au tac : « C’est le Seigneur qui me le dira » !

 

Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

Edo Nganga à droite

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