Musique : Jean Hermann Koulemvokila, les 3 pages de sa vie

Vendredi 28 Août 2020 - 12:56

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12 heures par jour, 3 téléphones, 280 000 abonnés, voilà le quotidien en chiffres de Jean Hermann Koulemvokila qui a fondé 3 pages Facebook pour promouvoir la musique du Congo et d’ailleurs. Trois pages comme une sorte de fusée à trois étages qui a décollé depuis 2018 ! 

Il y a des rencontres qui changent parfois la vie d’un homme. Lorsque le jeune Jean Hermann  Koulemvokila croise à Pointe- Noire la route de Bouro Mpela en 2015, il ignore encore que le chanteur et danseur chorégraphe de la RDC va être le déclic de son existence. Ensemble ils parleront musique, jusqu’à confondre le jour et la nuit, et c’est le seul refrain que Jean Hermann veut entendre. Avec Bouro, célèbre pour  avoir fait partie entre autres du « Quartier Latin International » de Koffi Olomidé pendant de longues années, il partage les mêmes goûts musicaux : Le ndombolo, la rumba, le soukous… De leurs conversations naîtra pour Jean Herman un goût immodéré pour la musique jusqu’à ce qu’il devienne une passion dévorante qui le conduira à fédérer une véritable communauté autour de la musique.

«  A part jouer, à l’âge de 15 ans, de la batterie avec mes potes du quartier Roy à Pointe-Noire et jouer des percussions  à l’église d’à côté, je n’avais pas de vraie prédisposition à me faire une place dans la musique. D’ailleurs, je rêvais même de devenir militaire, c’est sans doute mon côté protecteur qui voulait ça. Peut-être avais-je aussi envie d’avoir le respect  dû aux hommes qui servent la nation,  on ne sait pas vraiment précisément ce que l’on cherche lorsqu’on jeûne. Ce que je sais c’est que mon oncle Emile m’a parlé un jour entre quatre yeux, il m’a dit que ce n’était pas un métier taillé pour moi et il m’a dissuadé de vouloir porter l’uniforme.  Après ma terminale au Lycée Victor Augagneur, j’ai choisi un autre chemin. Moi, j’ai toujours aimé la musique, je ne pensais pas que j’en ferai un jour une profession de foi », confie Jean Hermann.

C’est donc avec Bouro Mpela qu’il nourrira d’autres rêves et qu’il fait ses armes sur les réseaux sociaux et le community management allant jusqu’à devenir en 2017 le représentant au Congo-Brazzaville du label US Bonvie Productions.  Depuis 2018, Jean Hermann aura écrit 3 des plus belles pages de sa vie, entendez par là trois pages Facebook faisant la promotion des artistes, Tokoos Music, Hit Music et Trace Mboka, qu’il dirige en tant que communicateur web, 3 pages écrites à l’encre d’or et qui comptent au total quelque 280 000 abonnés. «  Avec trois téléphones connectés en permanence, je travaille douze heures chaque jour. Je crois énormément à l’ère du numérique et je crois même que c’est la seule issue possible ici pour les artistes du Congo afin d’avoir accès à un début de notoriété. J’ai trop souvent observé beaucoup d’impatience et de manque d’humilité sitôt qu’un artiste sortait son premier son, avec l’objectif de faire le buzz et de jouer un peu les stars. C’est pourquoi, en parallèle, j’ai été amené à intervenir dans le management, le conseil en développement d’artistes, la gestion administrative. Il faut savoir d’abord se structurer et être accompagné, prendre son temps n’est pas contraire à l’ambition »,  tempère Jean Hermann, qui est également le représentant à Pointe-Noire du producteur Bertrand Bébert Etou, comptant, entre autres, dans son écurie Extra Musica Nouvel Horizon.

De l’ambition, Jean Hermann Koulemvokila, n’en manque pas et aimerait à l’avenir remplir plus encore son rôle de fédérateur : «  Oui j’aimerai inscrire mon nom dans la musique congolaise, pouvoir créer un studio d’enregistrement pour y produire des artistes, monter une Web Radio et même organiser un festival qui rassemblerait des artistes des deux Congo.  Pour cela, il me faudra du temps et surtout des moyens. Dans notre pays, quelle que soit la démarche artistique, c’est un véritable combat plus que partout ailleurs », finit-il par conclure avec la conviction qu’il ne baissera  jamais les bras tant la musique résonne en lui.

Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

Jean Hermann Koulemvokila

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