Musique : Keim-Oboura valorise la sanza

Jeudi 6 Février 2020 - 21:31

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En concert le 8 février à l’ex-Centre culturel russe (CCR), Keim-Oboura, dit « grand-maitre », se saisit toujours de ses spectacles pour promouvoir les mérites de la sanza, instrument de musique correspondant à la guitare moderne dans la culture traditionnelle de certains pays d’Afrique. Portrait de l’artiste.

Il y a des rencontres dont on se souviendra toujours, celles qui rendent fières, celles que l’on racontera avec un sourire au coin des lèvres… De ces rencontres-là, on citera celle de Gabriel Kanga Keim Oboura avec l’instrument de musique appelé la sanza (Ei-sandza, en Mbosi). Tout a commencé alors qu’il n’était que tout jeune. « En ce temps-là, il fallait être initié pour pouvoir jouer de la sanza. Et moi, je ne l’étais pas encore mais je pouvais sentir l’attraction et l’alchimie entre elle et moi », se remémore-t-il.

Avec le temps, l’amour pour cet instrument l’a conduit à se perfectionner et à jouer la sanza avec beaucoup de maîtrise. Auteur, compositeur et interprète, Keim-Oboura fait de la musique tradi-moderne depuis son jeune âge. Il a été le premier à introduire les sons dans l’Association Vocal Bantou et à assurer la connexion avec les capteurs électriques de sons, désormais pratiquée par plupart des groupes congolais.

En 2003, l’artiste crée son propre groupe tradi-moderne et semi-professionnel, dénommé « Universal Sandza d’ANO » dont le sigle porte le nom d’Antoine Ndinga Oba, ministre ambassadeur du Congo-Brazzaville à l’Unesco à Paris (France), décédé en 2005. La création de son propre groupe lui a ouvert les portes du succès.

A ce propos, on peut citer  la participation à toutes les éditions du Festival panafricain de musique (Fespam) et Festival populaire et international des musiques traditionnelles « Feux de Brazza » ; prestation à la journée africaine, au siège de l’Unesco à Paris, en 2005 ; participation au lancement du Fespam à New York, en 2009 ; de 2011 à 2013, participation au Festival national de Gungu en République démocratique du Congo ; invité au Festival Mawazine à Rabat au Maroc en 2018. « A travers ma musique, je veux rappeler aux Africains en général et aux Congolais en particulier que loin de vouloir mépriser la richesse culturelle des autres, nous devons valoriser la nôtre. Par exemple, avec ma sanza solo, accompagnement et bass, je peux jouer différents genres musicaux comme la rumba, le dombolo, reaggae, salsa, mu tuashi, vocal bantou… », en pense l’artiste.

Très attaché aux valeurs traditionnelles et ancestrales, Keim-Oboura a communiqué le gout de la musique tradi-moderne et la passion pour la sanza à cinq de ses enfants, qui l’accompagnent régulièrement sur scène. Avec un répertoire moderne et traditionnel, l’artiste propose au public des chants en plusieurs langues du terroir : kongo, lari, vili, bémbé, lingala, etc. Artiste pluridisciplinaire, Keim-Oboura est également sculpteur et griot. Après son spectacle au CCR, il livrera un concert populaire à Makambandilou le 19 février et exposera les œuvres de sa galerie, du 13 au 28 de ce mois, à l’Institut français du Congo.  Toutes ces activités porteront sur la valorisation de l’instrument de musique appelé sanza et de sa passion pour l’art. « Au programme, des ballets, danses et chants traditionnels. Je vous invite à venir nombreux pour apprécier notre culture ancestrale. L’entrée est gratuite », a-t-il indiqué.  

I

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

Keim Oboura, accompagné d'artistes et culturels, jouant de la sanza lors de son séjour au Maroc/Adiac

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