Musique : Merveille Nkounkou à «chœurs » joie !

Vendredi 7 Août 2020 - 13:26

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Lors des concerts, l’œil du public est le plus souvent braqué sur le chanteur ou la chanteuse, l’oreille de ce même public tendue sur la voix de l’interprète. Il arrive parfois que l’on manque d’attention aux véritables performances vocales et indispensables des choristes qui les accompagnent sur la scène. Un rôle de l’ombre placé pourtant sous les lumières des projecteurs !

 

 

Les choristes sont généralement formées au plus jeune âge dans les chorales religieuses, c’est le cas de Merveille Nkounkou qui n’échappe donc pas à la règle. Née à la maternité de l’hôpital Adolphe Sicé à Pointe-Noire un 13 janvier 1996, c’est pourtant à Brazzaville, dans le quartier La Base où elle grandit, que Merveille rejoint la Chorale des Archanges,  à l’église Saint Michel située à deux pas de chez elle : «  J’avais seulement neuf ans, c’est là que j’ai fait mon apprentissage de choriste. Dans cette même église, j’ai également fait du théâtre et même donné des représentations avec la troupe au Palais des congrès et au Cefrad [Centre de formation et de recherche en arts dramatiques] de Brazzaville. C’est une expérience qui me sert encore aujourd’hui car être choriste ne se limite pas à savoir chanter, il faut aussi savoir occuper l’espace, bouger, apporter un peu de visuel », dit-elle d’une voix douce et posée qui contraste avec sa voix de soprano, impressionnante de facilité dans les notes les plus aigües.

« Je vis désormais à Pointe-Noire depuis cinq années mais je continue de chanter à l’église, celle de St Jean Bosco à Fond Tié-Tié, là où je prie.   Depuis quelque temps, je suis devenue l’une des choristes attitrées, pour le studio comme pour la scène, de l’artiste Zina Hope. Je l’ai rencontrée grâce à une amie, Lucrèche Mavingui, qui est choriste au sein du groupe Ecoma Gospel. Avec Zina Hope, c’est un tout autre challenge, un autre répertoire qui va de la chanson jusqu’au rock et je m’éclate comme une folle sur la scène », s’exclame t-elle avec beaucoup d’enthousiasme.

Si dans une chorale d’église quelques erreurs de voix peuvent se fondre dans la masse, il n’en est plus question dans cet autre challenge qui lui est donc proposé. Et lorsqu’on lui pose la question de savoir en quoi un chœur est si différent d’une voix lead, elle explique : «  Il faut être déjà capable d’harmoniser sa voix avec la seconde choriste, chanter sur une tonalité différente qui n’entre pas dans le registre ni de la voix principale ni de l’autre choriste. Cela demande encore beaucoup de précision rythmique pour synchroniser les parties choeurs à la perfection.  Un seul faux pas rythmique, un oubli, un  retard, un faux départ, une erreur de texte, tout ça peut perturber la voix principale et la conduire dans le mur. En tant que choriste nous n’avons pas le droit à l’erreur, contrairement à l’artiste qui a beaucoup de liberté sur ses notes et  le placement de sa voix. Notre rôle est très différent, il n’est pas seulement d’interpréter mais être en quelque sorte des mécaniques de précision, autant sur la justesse que sur la mise en place rythmique ». 

A vingt cinq ans seulement, la jeune, jolie et talentueuse Merveille prend son rôle très « à chœur », sans aucune forme de frustration et n’imagine pas encore, ou alors bien plus tard, être chanteuse à son tour. Elle a pour le moment choisi sa « voix », une voix faite pour servir humblement les chansons.  Et Merveille le fait merveilleusement bien !

 

 

Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

Merveille Nkounkou

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