Musique : Opéra rumba ouvre un nouveau champ d’expérimentation

Mercredi 10 Avril 2019 - 19:04

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La première édition du Festival organisé en deux jours, les 11 et 12 avril au Centre Wallonie-Bruxelles (CWB) et à l’Institut français (IF), associera du Vivaldi, Haendel, Mozart, Verdi, Gluck et Rossini à des airs de Grand Kallé, Lutumba et Luambo Makiadi joués sur des instruments modernes et traditionnels congolais.

Opéra Rumba ouvre un nouveau champ d'expérimentation de la rumbaPremière à avoir foulé le sol congolais, parmi les hôtes étrangers et nationaux de la diaspora, la soprano française Anaïs Huguet-Balent s’était déjà mise au pas des répétitions en début de semaine dernière. Ce, particulièrement pour la danse, question d'assimiler les pas des chorégraphies congolaises qui vont accompagner le cocktail inédit que concocte depuis un an Afrika Opéra.

Serge Kakudji, Armand Diangenda, Sanja Radisic, Sylvia Pepe, Eva Bronner, Albert Traore et Aly Bernard Ngoy sont les invités de la première édition d’Opéra rumba. Ils vont accompagner des jeunes interprètes lyriques locaux dans cette nouvelle saga musicale. Plus qu’une simple proposition, « Congo, chœur d’Afrique », le thème du Festival Opéra rumba affiche toute l’ambition qu’a déjà l’initiative du collectif Afrika Opéra de donner à l’opéra congolais d’imposer sa marque sur le continent.

Le métissage des morceaux d’opéra avec ceux de la rumba congolaise, l’on s’en doute, est une démarche bien osée. Le résultat, lui, est de toute originalité. Il a, d’ailleurs, forcé l’admiration d’Anaïs Huguet-Balent qui en a témoigné à la conférence de presse tenue le 4 avril au CWB. Pour la soprano, qui a apprécié la singularité des sonorités produites, le tour de force a été de « faire du neuf avec du vieux ». Ce qui explique mieux le vœu du contreténor Clovis Makabu, directeur artistique d’Opéra rumba, pour qui le but du festival est de « montrer la capacité, la créativité des Congolais. Ce qu’ils sont capables de produire en travaillant sur d’autres styles de musique dont ils ne sont que des interprètes ». Et bien plus, dans le cas d’espèce, il reconnaît : « C’est déjà difficile de joindre la rumba congolaise à l’opéra. Mais nous avons été plus loin dans notre travail en y joignant en plus des instruments traditionnels. Pour arriver à ce métissage, nous avons créé des valeurs, des notes partant de plusieurs opérations, soustractions, additions de plusieurs notes pour ressortir la rumba congolaise dans les chants lyriques. Ce n’était pas facile mais nous l’avons fait ».

"La flûte enchantée" version Opéra rumba

L’on connaîtra mieux la mesure de la tâche laborieuse accomplie par le contreténor Clovis Makabu à partir de la soirée de Gala d’ouverture, ce 11 avril. Cette grande première où s’exprimeront quelques individualités sur la scène de la Salle Brel de Wallonie-Bruxelles est aussi spéciale pour une autre bonne raison. « Un hommage y sera rendu aux deux grands artistes qu’ont été Lutumba et Liyolo », a annoncé le directeur artistique d’Opéra rumba. « Nous allons ressortir de la rumba pure à travers la musique de Grand Kallé et de Lutumba », a-t-il promis.La seconde soirée d’Opéra Rumba à la Halle de la Gombe

Puis ce sera autour du spectacle à l’affiche le lendemain, à la Halle de la Gombe, que se produiront les artistes. Ouvert à un public plus large, il va offrir une version Opéra rumba de "La flûte enchantée" de Mozart, mise en scène par Wedou Wetungani. Un peu plus d’une cinquantaine d’instrumentistes jouant notamment de la sanza ou likembe, du xylophone et du tam-tam vont accompagner « des chanteurs lyriques de différentes nationalités », a précisé Clovis Makabu.

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Opéra rumba ouvre un nouveau champ d'expérimentation de la rumba Photo 2 : La seconde soirée d’Opéra rumba à la Halle de la Gombe

Notification: 

Non