Musique : retour sur la riche discographie de Théo Blaise Nkounkou

Dimanche 16 Août 2020 - 14:19

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Auteur, chanteur-compositeur congolais au style inimitable, Théo Blaise Nkounkou a passé sa vie à conter le Congo à travers ses nombreux albums. Que ce soit en solo ou avec le mythique africain All Star, il a composé les plus grands classiques de la rumba congolaise. De l’afro-soul à la musique mandingue en passant par le mbalax, l’artiste au multiple style a réuni des publics de tous horizons. Il est d’ailleurs considéré comme véritable symbole de l’unité et la paix avec sa chanson « Mwana Djambala ».  

Ces tubes inoubliables sont toujours d’actualité auprès du public. Rarement dans la culture musicale congolaise, l’on a attribué le titre ‘’classique’’ a des chansons musicales d’un auteur. En effet, figure centrale et personnage truculent da la rumba congolaise originale, Théo Blaise a réalisé des exploits inédits dans la musique congolaise, en enregistrant des chansons à succès qui pratiquement depuis plusieurs générations s’inscrivent dans toutes les manifestations au Congo, en Afrique et dans la diaspora du monde par des étourdissantes variations rythmiques et les airs festifs de chœurs langoureux.

Ses compositions qui jusqu’aujourd’hui sont à la une avec un succès prolifique n’ont nullement été affectées par les milliers des œuvres qui constituent l’ensemble de la discographie de la musique congolaise des cinquante dernières années. Ces merveilles d’hier et aujourd’hui sont depuis quelques années classées par des milliers des critiques de la musique congolaise moderne au rang ‘’des classiques congolaises’’. Parmi ses chansons légendaires, on pourra citer entre autres  Eden, Belle anicha, Chérie à moi, Amen ledy, Madia soleil, Ça c’est la vie amour collé collé. Toutes ces chansons témoignent l’attachement de l’artiste à la rumba congolaise traditionnelle et, en même temps, son désir d’explorer dans ses compositions personnelles, cette musique congolaise de manière différente et originale.

L’artiste est le « gardien édénique » de la musique congolaise, voire africaine qui est parvenu à atteindre le succès qu’il mérite. Il est sans doute l’un des rares artistes-musiciens congolais ayant transporté outre atlantique et ce, avec fierté la musique congolaise hors des frontières. Il exprime avec une voix limpide, profonde, pleine de convivialité et jovialité la musique congolaise. Artiste musicien ayant sillonné plusieurs pays aux ancrages solides, son esprit inventif à la fois attaché aux sources, fait de lui des meilleurs dans le paysage musical de deux Congo.

Au milieu des années 1980, Théo Blaise sort contre toute attente ‘’Mwana Djambala’’, une chanson hors pair qui va chambouler le monde musical, une mélodie originale qui va accélérer sa carrière. Avec cette chanson, il deviendra alors le musicien congolais de l’unité et de la paix. A l’image d’un pacifiste accompli, il établit à travers cette chanson, le pont entre le nord, le centre et le sud, en donnant ainsi au Congo rassemblé l’image d’un pays familier où les valeurs splendides d’une patrie commune. Aussi, avec cette chanson, l’artiste va propulser au-devant de la scène musicale nationale les Tékés, une reconnaissance au célèbre royaume téké qui est soudain porté haut par l’écho unissant de ce chant d’amour. La chanson mettra également en valeur les villes phares du royaume téké telles que Mbé, Ngobé, Gallième, Ngouabe où résident les Galefourou.

Jamais, dans l’histoire de la musique congolaise, une chanson d’une ethnie en honneur d’une tribu congolaise n’avait connu autant de succès au Congo, sur le continent africain et dans le monde. « Mwana Djambala » avait battu tous les records des ventes en Afrique centrale et placé en tête des hit-parades de divers médias afro-antillais dans les années 1980 à 1990.

Né le 24 avril 1950 à Brazzaville, son entrée en musique fut fracassante chez les grands As », l’orchestre de ses débuts où il enregistre son premier album « Amen ledy », dédié à son amour du lycée. Longtemps sur les antennes de radio Congo, l’artiste né devient alors la coqueluche de ce temps. Après cette première expérience, il se rend au Benin ‘’Dahomey’’ à l’époque, où, partagé entre formation et études, fini par se faire une place de choix au sein de l’orchestre « poly-rythmo » de Cotonou, puis une autre formation avec laquelle il participe au festival panafricain de Lagos en 1977 avec l’orchestre national du Congo.

Cissé Dimi

Légendes et crédits photo : 

Théo Blaise Nkounkou

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