Naissances dans le monde : un quart des enfants non déclarés

Lundi 16 Décembre 2019 - 16:30

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Dans un rapport qu’il a récemment publié intitulé "L’enregistrement des naissances pour chaque enfant d’ici à à 2030 : où en sommes-nous’’, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) indique quoique des progrès aient été réalisés, cent soixante-six millions d’enfants de moins de 5 ans, soit un sur quatre, ne sont pas recensés.

 

 

 

Le document qui sefonde sur l’analyse de données provenant de cent soixante-quatorze pays révèle que la proportion mondiale d’enfants de moins de 5 ans, dont la naissance a été déclarée, a progressé de près de 20 % en dix ans, passant ainsi de 63% à 75 %.

Pour Henrietta Fore, directrice générale de l’Unicef, la situation s’est nettement améliorée. Cependant, a-t-elle poursuivi, beaucoup trop d’enfants passent encore entre les mailles du filet et ne sont ni connus ni recensés. « Un enfant dont la naissance n’est pas enregistrée est invisible : il n’existe pas aux yeux du gouvernement ou au regard de la loi. Sans preuve de leur identité, les enfants sont souvent exclus du système d’éducation et n’ont pas accès aux services essentiels comme ceux de la santé. Ils courent, en outre, un risque accru d’être victimes d’exploitation et de violence », a-t-elle fait savoir.

« Chaque enfant a le droit d’avoir un nom, une nationalité et une identité juridique. Toute amélioration des taux d’enregistrement est donc la bienvenue. Nous venons toutefois de célébrer le 30e anniversaire de ses droits, tels que reconnus dans la Convention relative aux droits de l’enfant, et nous ne devrons pas relâcher nos efforts tant que chaque enfant ne sera pas recensé », a ajouté la directrice exécutive.

Pour sa part, Marie-Pierre Poirier, directrice régionale de l’Unicef pour l’Afrique de l’ouest et du centre, affirme que pendant de nombreuses années, l’enregistrement des naissances dans ses deux sous-régions a stagné, privant des millions d’enfants de leur droit fondamental à une identité légale. Cette situation, s'est-elle réjouie, a désormais changé et des millions d’enfants supplémentaires sont enregistrés dès leur naissance.

 Avec le soutien de l’Unicef et le leadership de l’Union africaine et des gouvernements nationaux, les pays ont investi dans l’intégration de l’enregistrement des naissances au sein des services de santé et de vaccination pour élargir la couverture et l’accessibilité de ces services et atteindre la population, y compris la plus vulnérable. « Ce simple changement dans la prestation de services est non seulement peu coûteux, mais également efficace pour augmenter les taux d'enregistrement nationaux, contribuant ainsi au progrès de la région dans son ensemble », a-t-elle laissé entendre.

Dans son rapport, l'Unicef invite les Etats à mettre en œuvre cinq actions visant à protéger tous les enfants. Il s’agit d'en fournir un certificat dès la naissance de l'enfant; donner les moyens à chaque parent, indépendamment du genre, d’enregistrer les enfants à la naissance et gratuitement pendant leur première année de vie ; lier l’enregistrement de la naissance à d’autres systèmes tels que la santé, la protection sociale et l’éducation pour assurer à chaque enfant l’obtention d’un certificat de naissance. L’Unicef recommande, par ailleurs, aux Etats d’investir dans des solutions technologiques sûres et novatrices afin de faciliter l’enregistrement des naissances, y compris dans les zones difficiles d’accès et de mobiliser les communautés pour exiger l’enregistrement de chaque enfant à la naissance.

Blandine Lusimana

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