Opinion

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Ninjas

Lundi 26 Mars 2018 - 20:18

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Même si le retour à la normale n’est pas achevé dans la partie du Pool qui a connu les pires tourments ces deux dernières années, force est de reconnaître que le travail de fourmi accompli par ceux qui ont été chargés par l’Etat de le faire porte ses fruits. Avec, à terme rapproché, une renaissance du département qui pansera les blessures ouvertes par la violence dont plusieurs dizaines de milliers de citoyens ont été une nouvelle fois victimes.

Alors que nous franchissons cette étape décisive sur la voie de la paix civile, il n’est pas inutile de souligner le fait que, dans le même temps où est mis en place le processus de remise des armes détenues par les ninjas nsiloulous et de réinsertion de ces ex-combattants dans la société civile, devrait être instauré un programme de formation, d’instruction civique, de désintoxication idéologique qui préviendra de nouvelles dérives dans le futur. Ayant vécu par deux fois et pour les mêmes raisons les terribles conséquences de la radicalisation de nombreux jeunes, la population du Pool doit, en effet, être mise définitivement à l’abri de la violence. C’est à ce prix et à ce prix seulement que les mauvais démons engendrés par une  idéologie destructrice seront enfin mis hors d’état de nuire.

Ne perdons jamais de vue que le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui est menacé par des fanatiques qui tentent d’imposer par la force leur vision de la société. Qu’elles soient religieuses, ethniques ou politiques, les motivations de ces extrémistes empruntent toujours la même voie qui est celle de la terreur, avec une instrumentalisation de la jeunesse dont les conséquences néfastes, destructrices, sont toujours les mêmes. Et c’est pourquoi la lutte contre la violence passe inévitablement par l’éducation.

Si, au lendemain de la terrible guerre civile qui déchira le Pool il y a vingt ans nous nous étions réellement préoccupés de réapprendre aux ninjas nsiloulous l’usage de la non-violence, le respect de l’autre, les grands principes de la démocratie, nous n’aurions pas connu les troubles auxquels nous tentons aujourd’hui de mettre un terme. Mais nous avons commis l’erreur de croire que la réalité, le bon sens, le droit s’imposeraient d’eux-mêmes. Tirons donc sans plus attendre les leçons de la crise qui s’achève et mettons dès à présent en place les mécanismes qui permettront de conjurer le mauvais sort.

 

Les Dépêches de Brazzaville

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