Nord-Kivu : la Cojeunak plaide pour l’éradication du phénomène Kasuku à Butembo

Mardi 29 Août 2017 - 17:02

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Pour la Coordination de la jeunesse nande de Kinshasa (Cojeunak), l’action de l’autorité empêchera qu’un autre phénomène vienne se transformer en insécurité non maîtrisable à linstar des tueries de Beni dont les auteurs ne sont jamais connus.

Dans un appel du 28 août, la Cojeunak s’est insurgée contre « la nonchalance observée dans le chef des responsables de la ville de Butembo dans léradication du banditisme de grand chemin, phénomène dénommé « Kasuku », où des criminels endeuillent et pillent systématiquement les maisons des paisibles citoyens.

La Cojeunak relève, en effet, que la société civile de Butembo, dans son communiqué n° 001/août 2017 relatif audit phénomène rendu public le 22 août avait noté que « la frustration des Bubolaises et Bubolais était visiblement à son comble ». Pour la société civile de Butembo citée par la Cojeunak, « cette montée en flèche de linsécurité à Butembo prouve à suffisance limmobilisme doublée de linefficacité des services de sécurité dont la Police nationale congolaise, les Forces armées de la RDC et lAgence nationale de renseignement ».

Le Monitoring réalisé par la société civile de Butembo cité par ce regroupement des jeunes de cette partie du Kivu vivant à KInshasa aurait dégagé qu’aucune nuit ne passe en ville de Butembo et ses environs sans qu’on enregistre plusieurs cas de vols à mains armées, des menaces de mort, des assassinats, des enlèvements et kidnappings, des tortures, des arrestations et détentions arbitraires, des viols et violences sexuelles, etc. À titre illustratif, la société civile a relevé quelques cas qui ont retenu son attention au plus haut point. Il s’agit de l’assassinat de M. Mbusa Mutaghanzwa Vihamba dans la nuit du 19 août en cellule Mitohya N° 90, quartier Bwinongo, dans la commune de Mususa par des hommes munis d’armes à feu, habillés en tenue de la police. Alors que dans la même nuit, 4 autres personnes ont été grièvement blessées dans la commune de Kimemi au quartier Bwinyole.

La société civile a également noté que dans la nuit du 21 au 22 août, plusieurs quartiers ont été visités par des bandits munis d’armes à feu et blanches. Ce qui a été à l’origine des crépitements de balles entendus ce jour là à Vusenzera, au quartier Vutsundo et en cellule Makasi, au quartier centre commercial. En Commune Mususa, a également relevé la société civile, ces mêmes bandits ont opéré, troublant ainsi la quiétude des habitants dans les quartiers Bwinongo et Katwa alors que dans la commune de Bulengera, les quartiers de l’évêché, Mutiri et Mukuna ont été touchés.

Inefficacité des autorités

La Cojeunak a fustigé des messages contradictoires de la part du maire de Butembo face à cette situation non maîtrisée. Il s’agit notamment, a expliqué cette association, de son message du 23 aout 2017 « qui tantôt appelle à lauto-prise en charge alors quil est censé piloter des services de sécurité de sa juridiction ».

Face à ce qu’elle qualifie d’incapacité à juguler cette crise, la Cojeunak interpelle les autorités urbaines, provinciales, nationales ainsi que la communauté internationale, afin d’intervenir bien avant que ce soit disant « phénomène Kasuku » ne se transforme en insécurité non maîtrisable à l’instar des tueries de Beni dont les auteurs ne sont jamais connus jusqu’à présent parce que, a souligné cette association, tantôt l’on parle des Adf, soit des Nalu ou encore des terroristes islamistes.

Notons que, depuis près de 20 ans, cette province n’a jamais vécu dans la paix, la Cojeunak pense que son alerte tombe à point nommé, après celle exigeant la libération sans condition des abbés enlevés à Bunyuka voici plus d’un mois, afin d’éviter qu’un autre phénomène s’insurge en insécurité perpétuelle dans cette partie du pays.

Devant cette réalité, la Cojeunak lance un appel pressent à l’éveil de la conscience collective de toute la population de la ville de Butembo, en vue de restaurer une défense préventive par l’auto-prise en charge et l’identification des personnes suspectes, appliquant ainsi le système d’une surveillance décentralisée par deux maisons à dix maisons aux chefs d’avenue et des quartiers.

Cette association a noté l’urgence dans la restructuration de l’autorité administrative et des services de sécurité de la ville de Butembo en vue de déceler les failles et renforcer la protection de la population et de leurs biens, lorsqu’elle recommande l’interpellation du ministre national de l’Intérieur et du gouverneur de province du Nord-Kivu dans leurs responsabilités en vue de s’impliquer davantage dans l’éradication de l’insécurité notamment du phénomène Kasuku qui désacralise la vie humaine. La Cojeunak exhorte, par ailleurs, à l’intensification du contrôle et l’application stricte de la circulaire provinciale interdisant le déplacement des « inconnus » dans le Grand nord pour des raisons de sécurisation de la partie ainsi qu’à l’électrification rapide de la ville de Butembo et, au besoin, renforcer l’éclairage public grâce à l’énergie solaire jusqu’aux recoins isolés de cette ville. Cette ASBL appelle la force onusienne à protéger les civils dans cette ville et ses environs.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Le log de la Cojeunak Photo 2: Une enseigne sur l'appel au stop au phénomène Kasuku

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