Nord-Kivu : la Monusco de nouveau sous pression

Mardi 20 Août 2013 - 15:01

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Des manifestations contre la mission onusienne en cours dans certaines villes tendent à pousser la Brigade spéciale d’intervention à quitter sa position actuelle d'observateur passif pour passer vite à l'action.

La population du Nord-Kivu attend toujours que la Brigade d’intervention spéciale des Nations unies lance l’offensive contre les groupes armés infestant la province conformément à la mission qui lui est dévolue par la résolution 2098 du Conseil de sécurité. Actuellement, rien théoriquement ne s’oppose à une telle action militaire après le déploiement des casques bleus dans les périmètres qui leur sont dévolus. D’aucuns ont cru qu’avec le dernier ultimatum lancé par le chef militaire de la Monusco aux détenteurs d’armes sur l’axe Goma-Saké, la brigade allait effectivement prendre ses responsabilités en attaquant les positions des groupes armés. Mais hélas ! Après que la mission onusienne s'est rétractée en qualifiant sa sommation d’appel de pied à l’endroit desdits groupes armés appelés à s’inscrire dans un schéma de dialogue, la société civile du Nord-Kivu a vite crié à l’imposture.

Sous la houlette de la coordination de la société civile de Beni, les habitants de ce territoire et des environs ne jurent que par l’implication de la Brigade spéciale d’intervention dans la pacification définitive de leur province. Des manifestations contre la Monusco étaient prévues le 20 août dans certaines villes du Nord-Kivu pour pousser la brigade à quitter sa position actuelle d'observateur passif pour passer à l'action. Mardi déjà, une ville morte a été observée à Beni et dans d’autres grandes villes du Nord-Kivu à l’initiative de la coordination de la société civile. Magasins et stations d’essence fermés, trafic routier interrompu, rues désertées, etc., tel est le décor qui a prévalu essentiellement à Beni. Le mot d’ordre de la coordination de la société civile a été respecté scrupuleusement par la population.

Les notabilités locales donnent de la voix

Outre cette action de « ville morte » qui s’étendra pendant deux jours de suite, soit du  20 au 21 août, la population du Nord-Kivu empêche par ailleurs aux véhicules de la Monusco de circuler dans les villes en guise de protestation contre l’inertie de la Brigade spéciale d’intervention. À Beni, les engins de la Monusco étaient même interdits de circuler. « Nous avons à plusieurs reprises rencontré les responsables de la Monusco qui nous ont rassuré quant à l’offensive armée que s’apprêtait à lancer la Brigade d’intervention contre les groupes armés dont le M23. Depuis le mois de juillet, nous sommes toujours en attente de la concrétisation de cette promesse. Ne voyant rien venir, nous avons résolu de mener des actions de terrain pour contraindre les responsables de la Monusco à respecter leurs engagements tels que contenus dans la résolution créant la Brigade d’intervention », a expliqué un cadre de la société civile du Nord-Kivu.  

À la suite de la coordination de la société civile de Beni, les notabilités de la province ont également donné de la voix. Elles exigent aux Fardc et à la Brigade d’intervention de relancer l’offensive au front. Aux dernières nouvelles, il appert que le calme est revenu aussi bien à Beni et à Goma que dans certaines agglomérations de la province. 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des casques bleus de la Monusco