Nord Kivu : la perspective de reprise de la coopération militaire RDC-Rwanda suscite des remous

Jeudi 8 Octobre 2015 - 15:45

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La Coalition des partis de l’opposition (Copap) basés à Goma prévient sur les risques d’une nouvelle invasion de la province par un nouveau mouvement rebelle instrumentalisé par le Rwanda et composé par des ex-combattants du M23.

Il y a quelques semaines, l‘ancien ministre de la Défense, Ngoy Mukena, avait séjourné à Kigali afin de poser les jalons de la relance de la coopération militaire RDC-Rwanda. À l’ordre du jour, le dossier de l’éradication des rebelles hutus du FDLR et le rapatriement des ex-combattants du M23 qui se trouvent encore en territoire rwandais. Les contours du partenariat militaire conclu avec la partie rwandaise n’ayant pas été suffisamment divulgués, les spéculations n’ont pas tardé à combler le déficit communicationnel avec, en toile de fond, un sévère réquisitoire contre une démarche qui passe aux yeux de nombreux RD-Congolais pour une haute trahison. Même la perspective de collaboration entre les deux armées dans la traque des forces négatives que représentent les rebelles hutus rwandais réfractaires à l’idée de regagner leur pays est très mal perçue par une certaine opinion intérieure. À l‘instar du député Martin Fayulu, auteur d’une question orale adressée au ministre de la Défense aux fins d’éclairage sur les réelles motivations du partenariat militaire conclu à Kigali, la Copap basés au Nord-Kivu viennent de donner de la voix.

Dans un récent mémorandum adressé aux autorités politiques congolaises, les représentants des partis politiques de l‘opposition basés dans cette province attirent la sonnette d’alarme sur le danger que court le pays via cette coopération militaire qu’ils qualifient de contre-nature entre les Fardc et l’armée rwandaise. Ils sont une dizaine des partis politiques signataires de ce mémorandum élaboré à Goma le 29 septembre 2015 et qui demeure toujours d’actualité. Alors que le gouverneur de province du Nord-Kivu avait, il y a peu, dénoncé la création par le Rwanda d’une nouvelle rébellion constituée des ex-M23 dénommée « Mouvement chrétien pour la reconstruction du Congo », la Copap ne s’explique pas la démarche gouvernementale tout en prévenant sur les risques d’une énième invasion du Nord-Kivu par le Rwanda via une nouvelle rébellion armée.

Rappelant l’assistance directe du gouvernement rwandais dans la création du M23 ainsi que son soutien matériel, financier et humain aux rebelles de ce mouvement, les signataires du mémorandum expriment leur dépit vis-à-vis de cette démarche  tendant à hypothéquer le droit à la paix et à la sécurité dont sont censés jouir pleinement les populations du Nord-Kivu conformément à la Constitution (article 52, alinéa 1). D’où leur appel à la population congolaise pour qu’elle se mobilise derrière les Fardc de sorte « à mettre en échec tous les ennemis de la paix comme à l’époque du M23 ».

Au gouvernement, la Copap exige la clarification de la situation sécuritaire à l’est de la RDC et au représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef de la Monusco, il lui est demandé « d’user de ses bons offices en vue d’un calendrier électoral consensuel et surtout d’un climat politique apaisé ». Au nombre des partis signataires dudit document figurent, entre autres, l’UNC, le MLC, l’Ecidé, le RCD/K ML, l’UDECF, le PTC et tant d’autres.

Alain Diasso

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