Note de position sur l’état de la presse congolaise sous le Covid-19

Jeudi 30 Avril 2020 - 17:31

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Depuis l’instauration au Congo-Brazzaville, en mars 2020, d’un confinement des populations suivi d’un couvre-feu pour lutter efficacement contre la pandémie du coronavirus (COVID-19), les différents organes de la presse nationale, regroupés au sein de l’Association des éditeurs de presse du Congo (AEPC), traversent une situation financière difficile susceptible de conduire à l’extinction de ce secteur essentiel à la vie démocratique de notre pays.

Cette situation dramatique pour les organes de presse nationale qui ont pris la mesure de leur noble mission à l’issue des Assises de la presse congolaise organisées à Brazzaville en octobre 2018, est réellement liée aux répercutions de ces mesures qui entravent leur fonctionnement au quotidien. Pour illustration, la réduction de la mobilité urbaine ne permet plus aux journalistes de ces organes, résidant dans une agglomération étendue comme Brazzaville et Pointe-Noire, de se rendre à leur lieu de travail, ni de se mouvoir pour rechercher l’information et mieux éclairer l’opinion.

En outre, la vérification nécessaire de l’information recueillie est aussi problématique, d’autant plus que la latence de l’administration ne permet pas à ces piliers de la presse une quête fiable auprès des sources. Pire, confinés, les lecteurs ne peuvent plus avoir accès à leurs journaux, créant ainsi un mécanisme néfaste d’assèchement des ressources financières pour la presse. Déjà dans la précarité, ne bénéficiant pas de l’aide des pouvoirs publics, ces organes de presse sont actuellement, comme d’autres secteurs économiques, les victimes collatérales de cette crise sanitaire qui menace notre pays.

Pour survivre à cette situation, les différents organes de la presse nationale sollicitent une aide exceptionnelle de l’Etat pour leur permettre de continuer à remplir leur mission d’informer. Pour cela,  pour une fois, les pouvoirs publics doivent utiliser les mécanismes réglementaires tels que la mise en exécution de la Loi n°8-2001 du 12 novembre 2001 sur la liberté de l’information et de la communication, précisément en son article 8 relatif à l’aide de l’Etat à la presse.

Ces mécanismes devraient s’étendre, pour pérenniser le secteur, à la mise en œuvre des Accords de Florence et du Protocole de Nairobi sur l’aide indirecte aux médias. Dans le contexte actuel, cette aide indirecte peut s’effectuer par l’allocation d’une subvention à des imprimeries de la place pour imprimer, sur une période donnée,  les journaux. L’avantage de ce mécanisme est de permettre aux titres et aux imprimeries de reconstituer leurs trésoreries.

A terme, les pouvoirs publics devraient exécuter effectivement les recommandations des Assises de la presse congolaise pour renforcer la presse nationale afin de lui permettre, avec l’ensemble des médias, de  « renforcer ses capacités opérationnelles et de contribuer, de manière responsable, significative et créative au renforcement de la démocratie, à l’information du public et à la consolidation de la culture de paix dont la sous-région, en général, le Congo en particulier, ont aujourd’hui grandement besoin ». Une ambition de nos assises.     

Pour l’Association des éditeurs de presse du Congo

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