Numérique : "Une percée mondiale sans les dividendes escomptées"

Jeudi 14 Janvier 2016 - 19:57

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Le dernier rapport de la Banque mondiale se réjouit de la diffusion rapide de l'Internet, des téléphones mobiles et d'autres technologies numériques dans les pays en développement.  Mais, relativise-t-elle, cette tendance n'a pas permis de stimuler la croissance économique, de créer plus d'emplois et d'offrir de meilleurs services. Cette critique est reprise dans son nouveau "Rapport sur le développement dans le monde 2016" qui met en relief la problématique liée aux dividendes du numérique. 

 La Banque mondiale (BM) note avec regret que 4 milliards d'individus sont privés d'Internet quoiqu'il y ait un potentiel énorme disponible mais toujours hors de portée pour la majorité. "60% de la population mondiale reste exclue d'une économie numérique en constante expansion. (...) Si les technologies numériques se diffusent rapidement à travers le monde, ce n'est pas le cas de leurs dividendes". Sur le terrain, il se dégage malheureusement un constat. "Ce sont les personnes riches, compétentes et influentes à travers le monde qui bénéficient d'une expansion rapide du numérique". Malgré le difficile accès confirmé pour 4 milliards de personnes, l'analyse des chiffres montre tout de même que le nombre d'utilisateurs de l'Internet dans le monde a triplé depuis 2005. En effet, il y a bien 40% d'utilisateurs actifs.  

Le monde connaît une indiscutable révolution du numérique. "Les technologies numériques transforment le monde des affaires, du travail et de l'administration publique", explique le président du Groupe de la BM, Jim Yong Kim. Il faut continuer à augmenter le nombre d'utilisateurs et toucher les régions du monde les plus défavorisées. "Le coût des opportunités perdues est énorme. (...) Mais pour que les dividendes du numérique soient largement partagés entre toutes les franges de la société, les pays doivent aussi améliorer leur climat des affaires, investir dans l'éducation et la santé, et promouvoir la bonne gouvernance", a-t-il conclu.     

Selon la BM, pour arriver à renverser la vapeur, il faut agir à la fois dans le sens de la réduction de la fracture numérique, en rendant l'Internet universel, et renforcer par la même occasion les réglementations en vigueur pour garantir une concurrence loyale entre les entreprises. Au-delà, les défis qui se dessinent sont également l'urgence d'adapter les compétences des travailleurs aux exigences de la nouvelle économie et de promouvoir des institutions responsables.  À cet effet, la BM fait de multiples propositions, notamment l'investissement dans les infrastructures de base, la réduction du coût de la conduite des affaires, l'abaissement des barrières commerciales, la facilitation de l'entrée de start up et le renforcement des autorités de la concurrence.    

Laurent Essolomwa

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