ONU : un Nigérian élu président de la 74e Assemblée générale

Mercredi 5 Juin 2019 - 13:12

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Tijjani Muhammad-Bande s’est fixé pour priorité la mise en œuvre du programme de développement durable, après son élection à la tête de la prochaine session de l’Assemblée générale des Nations unies qui débutera le 17 septembre.

Pendant cinq ans, le Nigérian présidera aux destinées de l’institution onusienne. Un poste essentiellement symbolique et une nomination sans surprise puisqu’il était le seul candidat en lice pour l’Afrique.

« En tant que Nigérian et Africain, vous avez une connaissance précieuse des défis du continent - tels que le Sahel et le bassin du Lac Tchad - et plus largement des défis auxquels notre monde est confronté dans les trois piliers de notre travail, la paix, le développement durable et les droits de l'homme », a souligné Antonio Guterres, le 4 juin, après le vote.

La mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 fait partie des priorités de celui qui succèdera à l’actuelle présidente de l’Assemblée générale, Maria Fernanda Espinosa, de l’Equateur. « Je m'engage à promouvoir les partenariats dont tous les acteurs ont besoin pour atteindre nos objectifs et, au bout du compte, faire en sorte que nous fassions de notre mieux pour assurer la paix et la prospérité, en particulier pour les plus vulnérables », a déclaré Tijjani Muhammad-Bande.

Le mois de septembre sera chargé, a-t-il dit, avec le sommet sur l’action climatique et celui sur les Objectifs de développement durable, ainsi que des réunions de haut niveau sur la couverture sanitaire universelle et le financement du développement durable.

Actuellement représentant permanent du Nigeria auprès des Nations unies, à New York, Tijjani Muhammad-Bande a été vice-président de l’Assemblée générale pendant la 71e session.

Si les défis politiques et de développement sont nombreux, Tijjani Muhammad-Bande, 61 ans, a une double expérience. Formé aux États-Unis et au Canada, il a d’abord mené un parcours linéaire de professeur de sciences politiques et d’administrateur dans son pays et au Maroc, avant de s’engager dans une carrière diplomatique éclair, assumant le rôle d’ambassadeur du Nigeria à l’ONU depuis 2017.

Le futur président de l'Assemblée générale a été, en effet, entre 2000 et 2004, directeur général du Centre africain de formation et de recherche administratives pour le développement (Cafrad), à Tanger, au Maroc. Créé en 1964, le Cafrad est le premier centre intergouvernemental du continent africain pour la réforme de la gouvernance. De 2010 à 2016, Tijjani Muhammad-Bande a occupé la fonction de directeur général de l'Institut national des politiques et des études stratégiques du NigEria.

Sous sa présidence, l’ONU célèbrera le 75e anniversaire de sa création prévu l'année prochaine. « Ceci représente une opportunité unique pour nous de réduire le déficit de confiance entre les nations, alors que nous partageons tous les mêmes aspirations et nous n'avons d'autres choix que de travailler ensemble », a-t-il souligné.

Une douzaine de pays africains seulement a présidé l’Assemblée générale de l’ONU, le premier ayant été le Ghana en 1964. Mais en septembre, le Nigeria accédera pour la deuxième fois à cette fonction, un honneur inédit sur le continent. Après Joseph Nanven Garba, qui avait dirigé la session de 1989-1990, c’est, en effet, Tijjani Muhammad-Bande qui a été élu mardi, par acclamation.

Même si le poste n’offre pas énormément de latitude politique et ne fait pas de son titulaire une figure essentielle de la diplomatie mondiale, le Nigeria tenait à remporter cette élection. Abuja avait envoyé une délégation de haut niveau à New York pour y soutenir la candidature de son représentant permanent à l’ONU et se dit confiant dans sa capacité à mener les débats de l’Assemblée générale.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo: Tijjani Muhammad-Bande, élu président de la 74e session de l'Assemblée générale de l'ONU/ DR

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