Opposition : le Rassemblement bascule dans la résistance pacifique

Mardi 30 Août 2016 - 18:30

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La coalition des partis politiques d’opposition proches d’Étienne Tshisekedi  projette une série de manifestations dites de résistance pacifique tout au long du mois de septembre avec, comme point d’orgue, le sit-in prévu pour le 19 septembre devant le siège de la Céni situé sur le Boulevard du 30 Juin.

Plus les jours passent, plus le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, la plate-forme de l’opposition cristallisée autour d’Étienne Tshisekedi, se radicalise dans son obstination à ne pas participer au dialogue dans son format actuel. Toutes les dernières manœuvres mises en branle par la majorité pour tenter de faire fléchir Tshisekedi et ses amis se sont terminées en eau de boudin. À quelques heures du début des travaux du dialogue prévus pour le 1er septembre, le Rassemblement vient d’annihiler toute perspective de participer à ce forum en recevant une fin de non recevoir aux sollicitations des émissaires tant du pouvoir que de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco), confirment des sources.

En effet, aucune avancée notable n’a été enregistrée dans le sens d’assouplissement des revendications du Rassemblement plus que jamais convaincu de la pertinence et de la justesse de ses préalables. Il résulte d’une réunion expresse, tenue le 29 août à Limete autour du président de l’UDPS, que cette plate-forme de l’opposition n’est pas partie prenante au dialogue tel que conduit par Edem Kodjo pour autant qu’il n’est pas conforme à la résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’ONU. Le communiqué ayant sanctionné cette rencontre parle d’un « pseudo dialogue » boutiqué par des « ennemis de la République » dont la mission serait l’obtention d’un troisième mandat au bénéfice de Joseph Kabila en violation de la Constitution.     

Face à l’intransigeance du pouvoir à ne pas céder à la totalité de ses préalables, le Rassemblement a finalement opté pour la méthode forte en ayant recours à des actions pacifiques de rue destinées à faire fléchir le gouvernement. Il s’agit, comme le décrit le communiqué, d’une série de manifestations de résistance pacifique à organiser tout au long du mois de septembre. Le point culminant de toutes ces actions pacifiques sera atteint le 19 septembre avec le sit-in que projette d’organiser le Rassemblement devant le siège de la Céni situé sur le Boulevard du 30 Juin. Le choix de la date procède de la détermination du Rassemblement d’activer le préavis constitutionnel du chef de l’État censé libérer, selon cette plate-forme, la présidence de la République le 19 décembre prochain. Le compte à rebours devra donc débuter avec la convocation, du reste hypothétique, du corps électoral le 19 septembre. Le Rassemblement prévoit aussi des sit-in le même jour dans toutes les provinces devant les représentations de la centrale électorale.

Le radicalisme développé par le Rassemblement paraît suicidaire car il ne laisse aucune chance au compromis susceptible de faire évoluer les choses dans un contexte politique tendu où les signaux d’apaisement dernièrement émis par le gouvernement sont loin d’être une panacée. Le dialogue en vue aura donc du mal à résoudre le problème de fond qui mine le microcosme politique RD-congolais tant qu’une des parties concernée par la crise sera en dehors du cadre et que les délégués présents, choisis sur des bases subjectifs sans critérium, ne rouleront que pour leurs propres intérêts. De la sorte, il y a fort à craindre que les résolutions du dialogue, d’ores et déjà rejetées par le Rassemblement, ne soient opposables finalement qu’à une frange de la population sapant ainsi les fondements d’un État moderne, uni et résolument tourné vers son développement.

Alain Diasso

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