Orientation scolaire: un casse-tête pour l’étudiant congolais

Vendredi 24 Août 2018 - 20:59

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Choisir sa voie après ses études secondaires s'apparente à un calvaire pour les jeunes congolais. Entre le dictat des parents et l’absence d’une véritable orientation portée par le ministère en charge de l’éducation, les nouveaux étudiants sont livrés à eux-mêmes.

« Je ne savais rien de l’université, après avoir obtenu mon baccalauréat », a témoigné Rude Ngoma, un jeune étudiant de l’université Marien-Ngouabi. Son cas est celui de nombreux étudiants et lycéens congolais. En cause : les faiblesses de l’orientation scolaire.

Pour les carrières professionnelles, les parents imposent leurs choix à la progéniture; des choix qui se fondent sur des critères subjectifs : amis, modèle de réussite dans la famille… « Il y a, d’une part, les parents qui imposent leurs choix, d'autre part, le ministère et les écoles qui ne sont pas d’une grande aide. Personnellement, je ne se sais pas où donner de la tête”, a déclaré Dalye Mabandza, étudiante à l’Université Marien-Ngouabi, au département des Sciences et techniques de la communication.

« Devenir professeur d’éducation physique et de sport n’était pas mon ambition mais une obligation pour avoir accès au concours professionnel réservé aux fonctionnaires. Aujourd’hui, je n’ai pas de numéro matricule et j’exerce comme secrétaire », a confié Marvine Fadelli Mbemba, orientée à l’Institut national de la jeunesse et des sports par ses parents, pour être fonctionnaire et accéder au concours de la douane, un métier qui la passionnait depuis son enfance.

Dans le même sillage, un lycéen en terminale C affirme s’être retrouvé en série scientifique à la demande de son père. « Mon ambition était d’aller au lycée technique et faire l’agriculture. Mais pour mon père, la série C offre plus d’opportunités », a-t-il dit.

La désorientation à la faculté, un autre volet qui creuse le fossé

La plupart des nouveaux étudiants à la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Marien-Ngouabi se retrouvent dans des filières par défaut. Comme les sonneries insérées dans les téléphones à leur achat, les départements dans lesquels ils évoluent leur ont été imposés par la direction. « J’ai un ami qui avait opté pour des études en langues étrangères mais il a été placé au département de la communication. Il a été beaucoup affecté car cela a changé ses ambitions professionnelles qui nécessitaient une formation en langues étrangères », a indiqué Rude Ngoma.

Multiples raisons sont évoquées par la direction de cette faculté à ce sujet. « Il n’y a plus de place dans le département que tu veux », « il est trop tard pour faire recours, etc. », entend-on dire. À ce jour, les approches de solutions ne sont toujours pas définies pour résoudre ce problème.

 

 

Durly Emilia Gankama

Légendes et crédits photo : 

Photo:Une vue des étudiants à la Faculté des lettres et des sciences humaines

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