Paix et réconciliation : l’UA appelle à l’accélération de l’opérationnalisation de l’Architecture africaine de paix et de sécurité

Vendredi 20 Décembre 2013 - 15:34

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Le dixième anniversaire de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (Apsa) a été l’occasion pour le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), réuni le 18 décembre à Addis Abeba (Éthiopie), de noter la persistance des conflits violents, malgré les efforts en faveur de leur prévention, de leur gestion et de leur règlement

Le CPS souligne la « nécessité d’accélérer l’opérationnalisation de l’Apsa afin de créer les conditions nécessaires à une prévention efficace des conflits et à la promotion d’une paix durable et de la réconciliation sur le continent ». Il appelle les États membres « à ratifier, intégrer dans leur droit national et mettre en œuvre efficacement les dispositions de l’Apsa et de l’architecture africaine de gouvernance (AGA) ».

À cet égard, le CPS a reconnu la nécessité pour les États membres de consolider la gouvernance démocratique, « afin de contribuer à renforcer la cohésion nationale, la paix sociale, l’ordre et le développement ». Il a appelé également à la financiarisation rapide du cadre de l’UA pour la prévention des conflits, qui comprendra en outre « une stratégie pour la réconciliation nationale et son mécanisme de mise en œuvre ». Il a demandé à la commission et aux Communautés économiques régionales (CER) ainsi qu’à tous les autres acteurs, y compris la société civile, de renforcer leurs capacités afin d’apporter une assistance technique efficace aux processus de réconciliation nationale.

Le conseil a aussi souligné la nécessité de veiller à ce que le processus devant conduire à la réconciliation nationale comprenne, entre autres, « une forte volonté politique et la bonne foi des parties concernées, ainsi que l’inclusivité ; une vision d’un pays durable pour les générations présentes et futures et le traitement des acteurs à la source de conflits et qui ont causé d’indicibles souffrances ; l’adhésion aux principes du dialogue, de la tolérance mutuelle, de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale ; l’usage, de façon appropriée, des mécanismes traditionnels existants de règlement de conflits et de promotion de la réconciliation, prenant en compte les obligations et engagements des États membres aux termes des différents instruments africains et internationaux sur la démocratie, les droits de l’homme, la gouvernance et l’état de droit ; un caractère global, grâce à la combinaison judicieuse de mesures de reconnaissance de la vérité de repentance, de justice, de pardon, de solidarité, de réparations, de réinsertion et de développement socio-économique ; et la création de mécanismes de mise en œuvre et de suivi fiables pour mener dans les meilleures conditions les différents volets de la réconciliation. »

Le conseil a aussi insisté sur l’impératif d’identifier et de traiter efficacement les causes profondes « afin d’éviter la rechute dans la violence, et recommande à la conférence de l’UA d’envisager de déclarer les années 2014-2024, Décennie de la réconciliation en Afrique, en vue de consolider la paix et la stabilité et promouvoir le développement durable sur le continent ».

Un hommage exceptionnel a été rendu au président Nelson Mandela, décédé le 5 décembre, pour sa contribution vivante à la démocratie, à la réconciliation nationale et à la paix en Afrique du Sud, en Afrique et dans le monde.

Noël Ndong