Panama Papers : un système d’évasion fiscale et financière démantelé

Lundi 4 Avril 2016 - 13:15

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Un consortium international de journalistes d’investigation (Icij) a récupéré 11, 5 millions de fichiers provenant d’un intermédiaire juridique situé au Panama, la société Mossak Fonseca, un spécialiste de la création de sociétés- écrans. Dénommé Panama Papers, c’est la plus grosse fuite d’information jamais réalisées. Les données concernent la période 1997-2015.

Dans la liste,  des personnes impliquées dans l'évasion fiscale via des sociétés off-shore, révélée par plusieurs médias internationaux dimanche sous le nom de  "Panama Papers". 

Les informations recueillies concernent des réseaux financiers impliquant 21 paradis fiscaux( Bahamas, Hong Kong, Singapour, Jersey, Nevada…) au service des clients dans 200 pays, l’utilisation de 14000 intermédiaires, avec un rôle clé des banques. On y trouve un nombre importants de dirigeants, dont 140 politiciens, parmi lesquels: 12 chefs d’Etat et de gouvernement, une grande partie politique française, une soixantaine de proches des dirigeants mondiaux, des hommes d’affaires, des industriels, des Fondations, des Trusts, des célébrités comme l’acteur Jackie Chan, les footballeurs Lionel Messi ou Michel Platini.

Selon les données relevées par le journal Le Monde, qui promet des révélations durant la semaine, 1000 Français seraient épinglés. Le Président français, François Hollande, a remercié les lanceurs d’alerte, la mobilisation de la presse. Il a promis des procédures judiciaires. « Toutes les informations qui seront livrées donneront lieu à des enquêtes des services fiscaux et à des procédures judiciaires », a déclaré le président français.

Cette affaire justifie,  sans doute, les demandes internationales visant à réclamer à chaque pays la mise à disposition de registres publics des sociétés créées, et souligne combien l’efficacité de la lutte contre les paradis fiscaux passe par la remise en cause des intermédiaires, professionnels du droit et du chiffre, qui offrent leurs services d’opacité financière.

Le panama fait partie des derniers pays à refuser de participer aux efforts demandés par le G20 aux paradis fiscaux. Avec ses 350 000 sociétés écrans, le Panama arrive en troisième position dans ce business, derrière Hong Kong et les Îles britanniques.

Noël Ndong

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