Pêche: les acteurs débattent de la pénurie des produits du secteur

Mardi 1 Octobre 2019 - 13:15

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Jules Obo, inspecteur des services administratifs, juridiques et financiers, a entretenu, le 28 septembre à Pointe-Noire, les acteurs du domaine afin d'esquisser ensemble des approches de solutions pouvant éviter à terme la disparition des ressources halieutiques.

 

L'inspecteur des services administratifs, juridiques et financiers  a été interpellé par le ministre d'Etat, ministre de l'Agriculture, de l'élevage et de la pêche, Henri Djombo, suite aux inquiétudes exprimées par les pêcheurs artisans et les armements de pêche sur la raréfaction des ressources halieutiques dans les eaux marines congolaises. La séance de travail a donc regroupé ces pêcheurs, les responsables des armements de pêche, les associations en charge des questions de pêche et les syndicats du domaine.

Toutes leurs interventions ont porté sur les voies et moyens de sauver le poisson et les métiers de la filière qui, depuis quelques jours battent de l'aile. Sans détour ni langue de bois, chacun a pris la parole en toute liberté pour expliquer les causes de cette pénurie dont les conséquences commencent déjà à influer négativement sur le fonctionnement de plusieurs armements de pêche. De nombreux pêcheurs artisans sont également touchés par cette situation et, par voie de conséquence, le panier de la ménagère sévèrement affecté.

Au nombre des causes épinglées figurent le laxisme des services de l’administration de pêche, incapables de sanctionner les pratiques déloyales de certains armements; le manque d’équipements fiables pour bien mener leurs actions en mer telles la surveillance des bateaux au large;  la surexploitation des côte maritimes; la non observation des lois et règlements régissant la pêche au Congo; la pléthore des navires occupant les 170 km de côte; les tracasseries policières à la débarquation des ressources halieutiques…

Selon un représentant d’une organisation non gouvernementale, en 2001, le Congo ne comptait que vingt navires mais aujourd’hui, près de cent dix y ont été recensés. Un armement de pêche est même propriétaire de près de la moitié de ces engins. Des armements appartenant en majorité aux étrangers, en général, et aux Chinois, en particulier, qui violent inlassablement la réglementation nationale en pêchant jusque dans les  6000 nautiques réservés exclusivement à la pêche artisanale, détruisant au passage impunément le matériel de pêche des artisans.  Plusieurs pêcheurs artisans ont dénoncé aussi les pratiques de ces armements qui n’observent aucunement le repos biologique de la ressource halieutique et se permettent même de pêcher jusque dans la zone de reproduction des poissons.  Ainsi, ils ont proposé que l’administration de la pêche s’inspire du département de l’Economie forestière qui fait observer des périodes d’ouverture et de fermeture de la chasse, par exemple.    

Pour mettre fin à ces comportements très répréhensibles de certains acteurs de pêche véreux, les participants à la réunion ont suggéré plus de fermeté de la part de l’administration qui doit interdire strictement la pêche en territoire congolais aux armements qui foulent ostensiblement la loi. Aussi ont-ils proposé que soit mis en place un plan de gestion de la ressource halieutique et un plan de gestion de l’activité de la pêche.

 « Tout le monde a à cœur que la ressource halieutique soit préservée. Pour ce faire, chaque acteur doit s’impliquer en respectant la législation en vigueur dans le pays. Les armements mis à l’index doivent rectifier le tir et se conformer à la loi qui sera appliquée avec rigueur et fermeté », a conclu Jules Obo.

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

La tribune lors de la concertation sur la rareté des ressources halieutiques / Adiac

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