Peinture : Maître Gauss : « Le défaut de ce métier, c'est la clientèle »

Dimanche 3 Septembre 2017 - 9:54

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Artiste peintre, Maitre Gauss expose ses tableaux dans l'enceinte de l’A.N.A (Agence nationale de l'artisanat), et un peu partout dans la ville. Selon lui, les Congolais ne s’intéressent pas à la peinture, en dehors de quelques intellectuels et étrangers

 

Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Comment faites-vous pour vivre de ce métier ?

Maître Gauss (M.G) : Ce n'est pas du tout facile d'aboutir à la vente. En effet, le défaut de ce métier, c'est la clientèle. Il faut beaucoup prier, car il est impossible de deviner si on va vendre ou pas. Par contre, il arrive qu'un client se présente et achète deux ou trois tableaux.

LDB : Qui sont vos acheteurs ?

M.G: Quand on parle de peinture, on ne pense qu’aux blancs. Aussi, il y a quelques intellectuels et autorités du pays qui viennent acheter nos toiles. Concernant les Congolais lambda, il est très rare de les croiser par ici.

LDB : Qu'est ce qui justifie cela ?

M.G : Ces intellectuels sont nés avec la culture et ont grandi pour la plupart avec nos maîtres. Donc ils savent très bien comment apprécier telle ou telle toile, en quoi elle est authentique, etc. Ils ont l'œil artistique. Cependant, pour les Congolais lambda, la peinture est un métier de prestige réservé aux intellectuels et aux bourgeois. De plus, pour acheter il faut avoir de l’argent. Ils trouvent que les prix des tableaux sont exorbitants.

LDB  Comment faites-vous pour attirer ces derniers?

M.G : Pour impressionner ces Congolais, je suis obligé de peindre des tableaux qu’on peut décrire au premier regard. Lorsqu’il s’agit d’une œuvre touchant l’abstrait, ils me disent qu’ils n’y comprennent rien.  Cependant, pour ceux qui connaissent l'importance des œuvres d'art, les meilleures expositions sont inspirées de l’imaginaire.

LDB : Comment faire pour que ce métier ne disparaisse pas un jour au Congo ? Et intéresser les jeunes à l’exercer ou à l’aimer ?

M.G: Il faut d’abord que les parents s’intéressent à ce métier, car la peinture demande assez de moyens à mettre en œuvre. A cet effet, ils doivent encourager leurs enfants et les initier dans le domaine culturel. Car, le secret pour aimer ce travail, c’est d’assister à des expositions, c’est de côtoyer les peintres. Je pense aussi qu’il est intéressant de compter sur des leaders d’opinion. Là par exemple, on parle partout du développement du secteur agricole pour lutter contre la crise. Dans le cadre de la diversification de l'économie congolaise, les autorités congolaises devraient aussi promouvoir ce secteur d'art car, il s'avère aussi porteur comme d'autres. 

 

Rude Ngoma et Christel Bitemo Babela (Stagiaires)

Légendes et crédits photo : 

Maître Gauss (photo adiac)

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