Perspectives économiques africaines : quelques pays aptes à s’adapter en cas de chute des recettes propres

Mardi 14 Janvier 2020 - 19:17

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Il s’agit du Rwanda, du Cameroun et de la Côte d’Ivoire, selon les très sérieuses prévisions de l’Agence de notation Moody’s pour l’Afrique subsaharienne en 2020. La structure plus solide de leurs économies va leur permettre de faire face à d’éventuels chocs externes commerciaux, financiers et climatiques.  

Les prévisions africaines de Moody’s sont globalement « négatives ». Certes, à l’instar de la Banque mondiale (BM), l’agence projette un rebond de la croissance dans la zone Afrique, passant de 3,1 % en 2019 à 3,5 % cette année. En effet, la BM, indique que l’économie mondiale s’apprête à enregistrer un léger rebond, mais ces perspectives restent fragiles. Pour Moody’s, cet embellissement ne sera d’aucun apport en cas de turbulences. Les trois causes de la vulnérabilité des économies africaines restent la trop forte dépendance des exportations minières à la demande mondiale,  la faiblesse de la croissance incapable d’augmenter les revenus par habitant et enfin une plus grande dépendance vis-à-vis des dettes commerciales onéreuses.

De ce qui précède, il en ressort, selon Moody’s, que les pays les plus capables de s’adapter à une chute des recettes et donc les plus flexibles pour tailler dans leurs dépenses sont le Rwanda, le Cameroun et la Côte d’ivoire. Par contre, les moins adaptables sont le Ghana et la Namibie. Ceux qui n’auront aucune chance, poursuit l’agence, sont des pays comme la Zambie. Pour cette dernière catégorie, les auteurs ont pris en compte leur faible niveau des réserves. Les croissances les plus fortes, dépassant les 7 %, se réaliseront dans les pays importateurs des matières premières. A en croire la BM, « les économies émergentes et en développement verront leur croissance s'accélérer en 2020, notamment pour celles qui sortent d'une période de marasme économique ».  

Le rapport très intéressant de Moody’s pose en des termes très clairs la problématique de l’endettement onéreux des pays africains. L’agence parle d’un changement inquiétant de la structure de la dette dans la zone. Les prêts consentis à l’Afrique subsaharienne sont de plus en plus souvent des prêts commerciaux beaucoup plus onéreux que les prêts concessionnels de la Banque mondiale ou de la Banque africaine de développement. Pour le cas flagrant du Kenya, ce pays est-africain est passé d’une dette extérieure constituée à 65 % des prêts concessionnels en 2013 à une structure de la dette dominée par les prêts non concessionnels, avec seulement 39 % des prêts concessionnels. Par ailleurs, de nombreux prêts concernés sont à échéance rapide et risquent bien entendu de peser lourdement sur les économies africaines. Pour clôturer avec la BM, « la hausse des niveaux d'endettement et le ralentissement de la productivité imposent des défis pour l’action publique ».      

Laurent Essolomwa

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