Phénomène "bébés noirs" : le gouvernement compte éradiquer le fléau dans les plus brefs délais

Samedi 16 Novembre 2019 - 12:25

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Le Premier ministre, Clément Mouamba, a assuré devant l’Assemblée nationale que les services de gendarmerie et de police avaient été instruits pour la mise en place d’une opération de stérilisation dans tous les départements du pays afin d’éradiquer ce phénomène le plus rapidement possible.

Interpellé le 13 novembre dernier sur la persistance du phénomène "bébés noirs" qui commence à gagner pratiquement tout le pays, le chef du gouvernement a rappelé que ce fléau devenu choquant est perpétué essentiellement par des enfants de 10 à 17 ans. En effet, selon Clément Mouamba, le gouvernement a pris depuis près de deux mois, des mesures fortes pour mettre un terme à ce phénomène. « Nous avons la stratégie telle que nous l’avons arrêtée, nous savons quels acteurs doivent agir et là où ils seront positionnés. Cela est en cours. S’il y a eu un peu de retard, c’est pour des questions purement financières. Sinon les spécialistes de la question ont travaillé pour qu’en effet, nous puissions éradiquer ce phénomène extrêmement dangereux », a-t-il répondu, se réfutant de donner plus de détails.

Quelque peu coincé par la réplique du député de la cinquième circonscription électorale de Talangaï, Isidore Lenga, auteur de la question, le Premier ministre a dû lâcher. « Le phénomène Bébés noirs c’est quelque chose qui est devenu gênant. Pour être clair, le chef de l’Etat lui-même m’a chargé de suivre personnellement le problème et de lui apporter les réponses avant la fin de l’année. Les autorités compétentes y travaillent, le schéma est connu, nous savons ce que nous devons faire au niveau de tout notre territoire », a-t-il annoncé, évoquant des difficultés purement financières dans la mise en œuvre de cette action dans les délais.

Prendre les taureaux par les cornes

Pour le succès de l’opération de stérilisation du phénomène "bébés noirs", les autorités entendent associer la justice, la jeunesse, les familles et les collectivités locales en tenant compte de l’Etat de droit. Pour Clément Mouamba, le pays n’a pas le choix. Il faut éradiquer le phénomène des "Arabes et Américains" d’autant plus qu’il s’agit d’une question de crédibilité et de sécurité du Congo. Car le temps n’est plus à la réflexion mais à l’action, étant donné que "les bébés noirs" viennent noircir la bonne image qu’a le pays, a-t-il conclu.

En effet, dans l’état des lieux sur ce phénomène, Isidore Lenga a indiqué que certains agents de l’Etat partent désormais de leur domicile et quittent le service avec la peur permanente au ventre. « Tant qu’ils n’ont pas encore rejoint leur famille, ils n’ont pas la garantie de vivre à cause du phénomène "bébés noirs". (…) Ce comportement inhabituel aux Congolais a été imposé tacitement par le phénomène "bébés noirs" parce que chacune de ces personnes pensent qu’elle doit s’auto-sécuriser », a-t-il déclaré.

Faisant la synthèse de la séance de questions orales avec débat au gouvernement du 13 novembre, le président de l’Assemblée nationale, Isidore Mvouba, a rappelé que certains députés étaient menacés par des "bébés noirs". «Il faut que le gouvernement prenne cette question comme il se doit. Il faut prendre les taureaux par les cornes parce que, aujourd’hui, le phénomène "bébés noirs" est présent sur toute l’étendue du territoire national. Lorsqu’il a commencé à Brazzaville, le gouvernement a pris des mesures qui semblaient être efficaces. Mais aujourd’hui nous constatons que c’est un phénomène qui est en train de galoper », a-t-il déploré.   

Parfait Wilfried Douniama

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