Phénomène Kidnapping dans l'est de la RDC : la jeunesse Nande de Kinshasa tire la sonnette d’alarme

Jeudi 20 Juillet 2017 - 17:27

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Dans un appel urgent, la coordination de ces jeunes de la province du Kivu, qui dénonce une pratique odieuse et lâche, a noté entre autres que les deux prêtres de Bunyuka enlevés le 16 juillet seraient en danger de mort, notant que leurs ravisseurs exigent une rançon de 200 mille dollars pour leur libération.

La Coordination de la jeunesse Nande de Kinshasa (Cojeunak) a prévenu, le 19 juillet, de l’aggravation de l’insécurité couplée du phénomène kidnapping en RDC, au lendemain de l’enlèvement de deux prêtres catholiques de la paroisse Notre-Dame des Anges de Bunyuka, dans la chefferie de Bashu, au sud-est du territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu. Dans un communiqué de cette ASBL signé par son porte-parole, Bahati Musubao, ces jeunes ont aussi cité le cas de deux abbés, Charles Kipasa et Jean-Marie Akilimali, « enlevés brutalement par une dizaine d’hommes armés en uniformes militaires non identifiés, dans la nuit du dimanche 16 juillet 2017 aux environs de 22 heures et portés disparus jusqu’à ce jour ».

Pour ce dernier cas, la Cojeunak a noté qu’après avoir cruellement tabassés les séminaristes qui logeaient les lieux, ces inconnus ont même emporté avec eux deux jeeps de marque RAV4 et 2 motos. Ces véhicules, a souligné cette structure de jeunes Nande, ont été abandonnés à 18 km de Bunyuka, endroit appelés Karuruma, «pour faire diversion ». Alors que par un numéro d’appel non encore identifié, ces inciviques exigent, par la voie de l’une des victimes, une rançon de 200 mille dollars américains pour libérer les deux abbés.

Des méthodes odieuses et lâches

La jeunesse Nande de Kinshasa, qui s’insurge énergiquement contre ces méthodes qu’elle qualifie d’odieuses et de lâches de la part de ces ravisseurs, exige la libération sans condition de ces deux prêtres. Elle s’engage, par ailleurs, à sensibiliser tous les jeunes de la contrée en vue de «barrer la route, d’identifier et de dénoncer ces marchands d’insécurité pour un châtiment très sévère ».

Ces jeunes Nande de Kinshasa, qui rappellent également la disparition cruelle de trois prêtres de la paroisse de Mbau, dont Jean-Pierre Ndulani, Edmond Kisughu et Anselme Wasukundi de la paroisse catholique Notre-dame de Mbau, enlevés en octobre 2012, et du père Vincent Machozi, prêtre catholique et assomptionniste assassiné dans son village natal de Vithungwe, le 20 mars 2016, ainsi que d’autres cas de tueries vécues à Beni et dans le sud de Lubero, attendent des autorités congolaises d’activer les services de sécurité civils et militaires pour retrouver immédiatement les prêtres de la paroisse de Bunyuka enlevés. La Cojeunak exhorte notamment les autorités du pays à accentuer la pression sur les réseaux de communication en vue d’identifier les numéros d’appels utilisés par les ravisseurs en vue de les localiser.

Cette ASBL appelle, en outre, à l’application, avec rigueur, de la circulaire du gouverneur de province du Nord-Kivu, suspendant le déplacement en masse des personnes inconnues dans la région, étant donné que l’insécurité s’est accentuée avec le début de ces mouvements incontrôlés. Elle attend également des autorités, la mise en action urgente de la commission d’identification de réfugiés, des déplacés et de ces immigrés inconnus en vue de maîtriser la démographie du milieu ainsi que l’organisation des procès publics pour connaître la vérité autour de la disparition cruelle de trois prêtres de Mbau et surtout l’assassinat odieux du père Vincent Machozi.

La jeunesse congolaise en général et celle de Kivu en particulier est appelée à se désolidariser avec les groupes armés et à dénoncer tout mouvement suspect dans la région et à se constituer en bouclier de sécurisation et de protection des villages en collaboration avec les autorités civiles et militaires en place.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le logo de la Cojeunak

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