Poids des partis politiques en RDC: l’UDPS, l’UFC, le Palu et le PPRD en tête de liste

Jeudi 4 Août 2016 - 18:38

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En questionnant l’opinion sur le poids des formations politiques, l’Institut Les Points a dégagé la conclusion selon laquelle chaque composante dispose d’un parti politique prépondérant puisant son assise sur le terrain dans la popularité de son leader.

L’Institut de sondage Les Points a publié, le 4 août, une étude menée sur le poids des partis politiques en RDC. Le baromètre le mieux connu de la population congolaise et kinoise en particulier a noté, dans cette livraison, que, outre les préparatifs du Dialogue national, trois événements majeurs ont particulièrement marqué le mois juillet. Il s’agit, selon l’Institut de sondage Les Points, du retour au pays du leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et du Rassemblement, Étienne Tshisekedi wa Mulumba, le 27 juillet ; le meeting de la majorité présidentielle (MP) tenu au stade Tata-Raphaël deux jours plus tard, soit le 29 juillet, et la manifestation de l’opposition sur le boulevard Triomphal le 31 juillet.

En moins d’une semaine, a-t-il relevé, la capitale a connu un flux d’activités politiques mettant en concurrence la MP et l’opposition politique (OP), donnant ainsi l’occasion à chaque camp de se targuer du succès de son évènement en s’appuyant essentiellement sur le nombre de personnes mobilisées. « D’où l’intérêt d’interroger, à nouveau, l’opinion sur le poids des partis politiques à Kinshasa. La foule en serait-elle subitement devenu un indicateur ? », s’est demandé l’Institut de sondage Les Points.

Associer la population à la discussion

En questionnant l’opinion sur le poids des partis politiques sur le terrain, l’Institut Les Points a, en effet, dégagé la conclusion selon laquelle chaque composante dispose d’un parti politique prépondérant puisant son assise sur le terrain dans la popularité de son leader. C’est, à en croire les sondés, le cas de l’opposition radicale avec Étienne Tshisekedi, de l’opposition républicaine avec Kengo wa Dondo et de la majorité présidentielle avec  Joseph Kabila. « Les trois leaders nommément cités incarnent le poids de leurs composantes politiques respectives », a souligné cette étude. Mais aussi, sur le plan interne de chaque composante, l’étude a démontré que dans l’opposition radicale, l’UDPS mène la course avec 83%. Au stade actuel, ont fait observer les sondés, c’est le seul parti de l’opposition à faire l’unanimité au sein de l’opinion kinoise acquise à la cause de l’opposition radicale. Elle est suivie de l’Union pour la Nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe dont l’absence à Genval en Belgique et l’impact événementiel du retour de Tshisekedi à Kinshasa a eu des effets négatifs sur son opinion. Il est donné à cette formation politique la cote de 4%.

L’étude a, par ailleurs, relevé que d’autres personnalités jouent un rôle important sans pour autant conférer un réel poids politique à leurs partis. Elle a également souligné que l’opposition républicaine issue des Concertations nationales monte en puissance grâce au leadership de son autorité morale, Léon Kengo wa Dondo. Il est reconnu au président du Sénat congolais d’être un grand stratège capable de rebondir à tout instant sur la scène du Dialogue national, au regard de sa position à la chambre haute du Parlement. « Par conséquent, l’UFC prend la tête des partis politiques de la composante opposition radicale, boostée notamment par la bravoure de son secrétaire général, Michel Bongongo, avec 78% », note cette étude.

En deuxième position, on retrouve Le Mouvement de libération du Congo-Libéral dont les manœuvres de décollage passent inaperçues dans l’opinion. La MP est, selon cette étude, la seule composante où l’on constate la visibilité de plusieurs partis. Cependant, le Parti Lumumbiste Unifié d’Antoine Gizenga s’y impose comme incontestable leader grâce à ses nombreux militants potentiels visibles et identifiables. Les sondés notent que le Palu, avec 31 %, se démarque des autres partis apparents dont les drapeaux et les calicots sont plus visibles que les membres adhérents. Le parti d’Antoine Gizenga est suivi par le PPRD, avec 21%, qui connaît une envolée grâce à la nouvelle stratégie créée par son secrétariat général, une démarche qui a séduit plus des Kinois passionnés par les marches de santé initiées par le secrétaire général adjoint Ramazani Shadari.

La CNC de l’honorable Puis Mwabilu vient à la troisième marche, avec 17%. Les sondés notent que c’est un parti très enraciné dans l’opinion et qui tisse ses sources dans les milieux des démunies de la République. À la quatrième marche, avec 13%, on trouve l’ECT de Félix Kabange Numbi. Ce parti politique dit venu d’ailleurs se trouve la place sous le soleil à Kinshasa. L’ECT, soulignent les sondés, fait feux de tout bois et joue également sa partition à la suite des différentes activités menées par son autorité morale dont la plus mentionnée est la campagne « J’aime mon pays, je soutiens le dialogue ».

Le rôle de sondage d’opinion dans une société

Au cours de la conférence de presse tenue le 4 août dans la salle de la paroisse Notre-Dame-de-Fatima, en vue de la présentation de cette étude du mois de juillet, le directeur général de l’Institut de sondage Les Points, Frédéric Panda, a également entretenu l’assistance sur le rôle de sondage dans une société. C’était également l’occasion pour lui de présenter le travail abattu par sa structure qui existe depuis 2004.

Faisant l’historique du sondage d’opinions dans le monde, Frédéric Panda a considéré que la brève historique ainsi brossée a apporté la preuve que le sondage d’opinions a toujours joué un rôle important dans la société à travers ses prédictions des élections, du comportement d’un produit ou d’une quelconque situation touchant l’opinion. « Ces prédictions chiffrées permettent, d’une part, au consommateur de se déterminer sur la consommation ou non d’un produit, d’autre part le producteur peut prendre des mesures sur la conduite de son produit sur le terrain. La pratique s’applique également sur le terrain politique où les cibles privilégiées sont la population et les acteurs politiques », a-t-il souligné.

À cet effet, a-t-il noté, les sondages d’opinions sont devenus incontournables sous d’autres cieux pour orienter les acteurs politiques dans leurs prises de décision et la population dans l’appréciation des décisions prises par les décideurs. Cependant, cette pratique démocratique doit encore faire ses preuves dans les jeunes démocraties africaines où tout est réduit aux concertations et autres alliances inopportunes et contre nature à l’origine de plusieurs échecs dans les prises de décision et aux urnes.

Pour ce qui est de la RDC, Frédéric Panda a admis que c’est à la fin de la décennie 1990 que les sondages atteignent le pays et font face à une résistance farouche avant de gagner leur place au sein de l’opinion notamment grâce au travail abattu par Les Points depuis 2005. Notre institut de sondage, a-t-il appuyé,  s’est essentiellement illustré par la publication des intentions de vote à la présidentielle et les législatives de 2006 grâce au partenariat signé en bonne et due forme avec le journal « Le Soft International ». À l’en croire, ce sont les prédictions Les Points qui ont été confirmées par les urnes, alors que l’Alliance de la majorité présidentielle s’inscrivait dans une logique de victoire dès le premier tour de la présidentielle en 2006. Au deuxième tour, a-t-il souligné, les résultats des urnes ont également donné raison au sondeur qui avait préalablement prévu, avec une précision millimétrée, la victoire du président Joseph Kabila. Mais Les Points avait notamment fait aussi des prédictions sur le rôle important que devait jouer le Palu au deuxième tour de la présidentielle.

Alors que cinq ans plus tard, la surprise créée par Vital Kamerhe (troisième à la course à la présidentielle) et la deuxième victoire du président Joseph Kabila n’ont fait que confirmer la notoriété du sondeur. « Ainsi, pendant onze ans soit de 2005 à 2016, Les Points ne cesse de marquer l’opinion congolaise par ses nombreux sondages sur le baromètre du gouvernement, les intentions de vote, les personnalités marquantes de l’année et le poids des partis politiques. C’est cette dernière variante qui est pris en compte dans la présente publication », s’est-il réjoui.

Lucien Dianzenza

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