Pointe-Noire : les hommes de théâtre rendent hommage au dramaturge Sylvain N'tari Bemba.

Lundi 3 Avril 2017 - 18:14

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La Journée mondiale du théâtre a été célébrée en différé le 1er avril au lycée Victor Augagneur de Pointe-Noire à travers différentes activités liées au théâtre par le Centre Congo Brazzaville de l’institut international du Théâtre (IIT) qui a rendu hommage à cette occasion au dramaturge Sylvain Bemba décédé en 1995.

Prévue le 27 mars, c’est finalement le 1er avril que cette journée a été célébrée à Pointe-Noire. Plusieurs activités ont meublé cette journée qui a réuni les comédiens, hommes de théâtre, dramaturges…de Pointe-Noire autour du théâtre.  Au menu : la lecture du poème sur la paix écrit par Yvon Wilfried Lewa-let Mandah par Chadrey Kita, la comédie par Lyman Yello Zéro Complexe,  la lecture du message international par Yvon Wilfried Lewa-_let Mandah, la présentation d’un extrait de la pièce de théâtre Tout Ou Rien d’Yvon Wilfried Lewa-let Mandah, l’évocation de la vie et l’œuvre du dramaturge Sylvain Bemba, disparu en 1995 par Fréderic Pambou, président du Centre Congo Brazzaville de l’IIT. Des activités qui ont pris fin par les informations livrées par Jean-Léopold Ngoulou, secrétaire général de l’IIT sur l’organisation imminente de l’assemblée générale élective de l’IIT Congo Brazzaville et la participation des artistes congolais au 35e congrès de l’institut international du théâtre en juillet prochain en Espagne.

C’est à l’actrice française  de théâtre et de cinéma, Isabelle Huppert, née 1953  qu’a échu l’honneur cette année de partager au monde ses réflexions sur le thème du théâtre et de la culture de la paix  « La Journée mondiale du théâtre existe depuis 55 ans.  Le théâtre pour moi c’est l’autre, c’est le dialogue, c’est l’absence de haine. L’amitié entre les peuples,  je ne sais pas trop ce que ça veut dire  mais je crois dans la communauté, dans l’amitié des spectateurs et des acteurs, dans l’union de tous que le théâtre réunit, ceux qui l’écrivent, ceux qui  le traduisent, ceux qui l’éclairent, l’habillent, le décorent, ceux qui l’interprètent, ceux qui en font, ceux qui y vont», écrit-elle. 

Renommé comme l’un des plus grands dramaturges du pays aux côtés de Guy Menga et Sony Labou Tansi, Sylvain Bemba, romancier, essayiste, journaliste et musicien congolais a fait l’objet d’une évocation  par Fréderic Pambou, président de l’IIT. «Sylvain Bemba a écrit des pièces de théâtre qui sont restées majeures comme "Un foutu monde pour un blanchisseur trop honnête", "l’enfer, c’est Orféo", "Qui a tué Ignouba le chasseur "? Des pièces jouées en France par Marius Yelolo et Pascal Ndounzi, deux grands comédiens de l’époque qui ont pris le relais pour valoriser les textes de Sylvain Bemba, ce qui lui a valu d’être parmi les premiers hôtes du festival international des francophonies en Limousin » et d’ajouter « Sur le plan national, Sylvain Bemba savait rassembler tout le monde, savait briser les barrières des générations, des dirigeants parce qu’il avait crée des cafés littéraitres presque informels tel le café littéraire du couple Arlette et Roger Chemain. À chaque fois que nous recevions des hôtes de marque, il les amenait chez lui et on discutait art et théâtre autour d’un apero. Sylvain Bemba a suscité auprès de nous avec les Caya Makhelé et Marie Léontine Tsibinda, l’engouement de créer le cercle culturel de Brazzaville  sous la coupole du Centre culturel français de Brazzaville. Aussi, il a su épargner en tant que responsable de la commission censure bon nombre d’écrivains très critiques tels Sony Labou Tansi de la glaive de la censure afin de conserver cette fraternité de la communauté littéraire dont il était le patron ».

Sylvain Bemba fut souvent critiqué pour n’avoir pas fait de longues études. À ce propos, Fréderic Pambou a renchéri « Les hautes études n’ont rien à voir avec la pertinence d’écrire, l’art d’écrire et l’art d’écrire des beaux textes. Et comme pour tordre le cou à tous ses détracteurs, Jean-Baptiste Tati Loutard disait «  Que celui qui a plus de savoir, d’intelligence, de connaissance que Sylvain Bemba lève la main ». En effet,  personne ne pouvait égaler son savoir, puisque quand il faisait une conférence, il subjuguait tout le monde par le nombre d’écrivains qu’il connaissait, le monde littéraire qu’il a parcouru. Une autre qualité de Sylvain Bemba relevé par Fréderic Pambou est l’humilité. En cette journée mondiale du théâtre, respectons nos ainés, soyons sur les traces de ces ainés, ne baissons pas les bras malgré toutes les adversités que nous puissions rencontrer pour que cette grande famille du théâtre puisse connaître les beaux jours d’antan et le rayonnement qu’il mérite ».

À la fin de l’activité, Jean Léopold Ngoulou dit Ngoujel 1er a entretenu l’auditoire sur le 35e Congrès de l’institut international du théâtre qui a lieu du 17 au 22 juillet à Segovia en Espagne. Le centre Congo Brazzaville de l’IIT y prendra part tout comme les artistes et hommes de théâtre désireux de faire part de la délégation congolaise à ce grand évènement. Auparavant, l’assemblée générale élective de l’IIT Congo Brazzaville sera convoquée pour mettre en place les nouvelles instances.

Cette activité a été bouclée par la visite de l’exposition des ouvrages d’Yvon Wilfried Lewa-let Mandah.    

Rappelons que la Journée mondiale du théâtre a été créée en 1961 par l'Institut international du théâtre ITI. Elle est célébrée chaque année le 27 mars par les Centres de l’IIT et la communauté théâtrale internationale.  Créé en 1948, à l’initiative de l’Unesco et de personnalités renommées dans le domaine du théâtre, l’institut international du théâtre est la plus importante organisation internationale non gouvernementale dans le domaine des arts de la scène ayant des relations formelles (relation de consultation et d’association) auprès de l’Unesco.

 

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

Une vue des participants à la journée mondiale du théâtre crédit photo"Adiac"

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