Pointe-Noire : Radio-Congo captée qu'en centre-ville

Mercredi 8 Janvier 2014 - 13:45

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Depuis novembre 2013, les personnels de la chaîne de radio nationale sont en situation de congé forcé à cause des caprices techniques de l’émetteur de la Télédiffusion du Congo censé amplifier le signal

Cette situation, à en croire de nombreux journalistes qui y travaillent, laisse indifférentes les autorités locales et nationales. Et pourtant le fait qu’une radio ne soit captée qu’en centre-ville peut être assimilé à un service minimum comparable à une grève, mais là n’est pas la question. Cette radio connaît un triste sort, certains disent même qu’elle est oubliée. Cette situation, qui tend à perdurer, provoque des grincements de dents des populations des départements de Pointe-Noire et du Kouilou, habituées à écouter chaque jour l’actualité locale, nationale et internationale à travers cette chaîne nationale, et d’autres programmes très appréciés.

« Depuis que nous sommes dans cette situation, aucune autorité locale ni nationale n’est passée nous voir pour se rendre compte de la situation. Cette indifférence surprend la presque totalité du personnel qui y évolue », a confié discrètement aux Dépêches de Brazzaville un agent de la structure.

Depuis longtemps, de nombreuses plaintes des journalistes se font entendre. Par exemple, en matière d’alimentation électrique, Radio-Congo est totalement dépendante de la Société nationale d’électricité : à la moindre coupure, ses auditeurs ne reçoivent plus les informations officielles locales, nationales et internationales qu’elle est pourtant censée relayer.

En matière de formation continue et de recyclage, les journalistes se disent abandonnés par rapport à leurs collègues de Brazzaville qui ont toujours bénéficié de séminaires et autres. Ils ont fait savoir leur indignation lors de la dernière descente à Pointe-Noire du président du Conseil supérieur de la liberté de communication, qui avait pris l’engagement d’organiser d’ici peu un séminaire à Pointe-Noire, où cette fois, ce serait les journalistes de Brazzaville qui se déplaceraient à Pointe-Noire.

Pire encore, contrairement à la télévision, Radio-Congo Pointe-Noire n’a pas un siège digne de ce nom permettant aux personnels qui y évoluent d’exercer dans de bonnes conditions. Ils sont tous confinés dans un espace réduit, inapproprié pour recevoir les invités du journal.

À quand la reprise véritable des émissions ?

« L’information et la communication constituent un travail de chaîne. Des hommes formés ne peuvent rien s’ils n’ont pas le matériel adéquat à leur disposition pour faire valoir leur professionnalisme. Ce défaut d’amplification du signal causé par la panne de l’émetteur de la Télédiffusion du Congo pénalise sérieusement le bon déroulement de toutes les activités d’une chaîne de radio digne de ce nom », a précisé un agent sous couvert d’anonymat. Comme de nombreux auditeurs, ce journaliste s’interroge sur la reprise de tous les programmes, vu l’indifférence remarquable observée depuis le début de la panne.

Anne-Marie Loembet et Jean de Dieu Ngoma, deux auditeurs vivant à Pointe-Noire et au Kouilou, se sont exprimés en ces termes : « C’est à l’occasion de dysfonctionnements de cette nature que les auditeurs des deux départements de cette chaîne peuvent jauger l’intérêt qu’accordent les autorités départementales et nationales à la presse au XXIe siècle. Radio-Congo et Télé-Congo Pointe-Noire sont deux médias d’État qui reflètent l’image de la nation congolaise. À ce titre, la réparation de la panne technique d’un émetteur ne devrait pas prendre autant de temps. »

Soulignons qu’une réparation a été tentée sans succès par le ministère en charge de la Communication et de l’Information, mais les journalistes continuent à déplorer la situation de leur structure.

Faustin Akono et Séverin Ibara

Légendes et crédits photo : 

Radio-Congo Pointe-Noire (© Adiac).