Police nationale : SOS Femmes Elikia sensibilise les agents de police

Lundi 27 Janvier 2014 - 15:31

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Dans le but de contribuer à l'amélioration de la santé mentale des policiers, l’ONG présidée par Annie Ndenguet, a organisé, le 24 janvier à Brazzaville, une journée de sensibilisation en faveur des agents de ce corps de la Force publique

Placée sous le thème : « Approche des reflets traumatiques et travail sur les charges émotionnelles en situation des missions de terrain », cette session a connu une participation massive des agents de police, notamment des policiers œuvrant dans les unités d’intervention. Dans son exposé, le psychologue Malela Michel a rappelé que la sécurisation des biens et des personnes, était une mission noble, mais exposant, en même temps, les acteurs à des situations plutôt difficiles. « Elle peut produire soit une mort naturelle, soit évidemment une menace de mort c’est-à-dire au moment où vous êtes appelés à exercer une mission sur le terrain. Plusieurs questions vous traversent l’esprit : vais-je revenir vivant pour voir mes enfants ? Pourquoi ai-je été choisi ? Pourquoi toujours moi ? », a-t-il expliqué, précisant que ces choses percutaient le psychisme de l’homme.

« Lorsqu’on est confronté à ce genre de questionnements, a poursuivi le psychologue, on peut soit être déstabilisé soit aller chercher la force mentale nécessaire qui fera que l’on puisse accepter de faire une mission. » Michel Malela est également revenu sur la démarche qu’il avait choisie intentionnellement, de savoir les mots clés qui font penser aux policiers quand ils sont en situation de mission. « Ces mots clés font penser à d’éventuels risques de traumatismes. Tout cela fait partie du registre des traumatismes. Donc plusieurs traumatismes font que l'on arrive à une charge émotionnelle. Même s’ils sont les agents de police, ce sont d’abord des humains, et donc ils ont un foyer d’émotions et de sentiments qui peuvent faire qu’ils aient des envies néfastes », a-t-il conclu.

S’exprimant au nom de la présidente empêchée, Lydia Batchy, le psychologue Malela Michel a rappelé que l’accomplissement des lourdes missions de maintien de l’ordre, de sécurité et de paix, exposait parfois les policiers à divers risques capables d’entraver le cours de leurs vies. « Cette sensibilisation s’inscrivait dans le cadre d’une prise de conscience des pathologies psychologiques que peut engendrer le noble et précieux métier de policier et la possibilité d’une thérapie capable de restaurer une vie affectée ; ainsi que l’assurance d’exercer la profession dans le strict respect de l’éthique et de la déontologie professionnelle. Je vous exhorte à davantage d’attention perceptible lors de cette séance, qui à coup sûr, apportera un savoir de plus à votre bagage professionnel », a invité la vice-présidente de SOS Femmes Elikia, Lydia Batchy.

Considérant la police comme l’un de ses partenaires, l’association a appuyé sa démarche à travers certains événements vécus dans le pays, notamment le drame du 4 mars 2012 et les affrontements sanglants du 16 décembre dernier à Brazzaville, où l’on a enregistré des blessés graves et des morts. D’après elle, dans l’organisation de la police, il n’y a pas cette prise en charge.

Le représentant du directeur général de la police, le colonel Martin Malela, s’est quant à lui, félicité de l’initiative de SOS Femmes Elikia consistant à la sensibilisation des policiers sur l'approche des reflets traumatiques en situation de terrain. « Pour notre part, nous notons que cette sensibilisation est la bienvenue parce que nous sommes souvent confrontés à des situations périlleuses. C’est à juste titre que cette ONG a choisi de nous sensibiliser sur la question afin de contribuer à l'amélioration de notre santé mentale », a-t-il reconnu.

 

Parfait Wilfried Douniama