Pont route-rail Brazzaville-Kinshasa : une étape cruciale franchie

Mercredi 13 Novembre 2019 - 15:13

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Le projet d’intégration régionale vient d’amorcer une phase décisive, notamment avec la signature entre les deux parties d’un accord bilatéral relatif au financement, à la construction et à l’exploitation de l’ouvrage qui va surplomber le majestueux fleuve Congo à hauteur de la localité de Maloukou.  

Le texte a été paraphé le 11 novembre à Johannesburg, en Afrique du Sud, en marge du forum sur les investissements. La délégation de la République du Congo a été conduite par le ministre en charge de l’Aménagement du territoire, Jean Jacques Bouya.

La République démocratique du Congo (RDC) a été représentée par la vice-Première ministre chargée du Plan, Elysée Munembwe Tamukumwe. Il s’agit d’un moment majeur dans le processus de faisabilité de ce projet, tant rêvé par les populations des deux pays, et piloté par la Banque africaine de développement.

Après celui-ci, s’en suivront, entre autres, la mise en place d’une commission intergouvernementale, la procédure d’appel d’offres international pour sélectionner le partenaire qui sera chargé de la construction, de l’exploitation et de la maintenance de l’ouvrage. L’autre étape sera aussi la ratification par les deux pays de l’accord bilatéral. Le coût du projet est estimé à cinq cent cinquante millions de dollars, soit environ trois cent trente milliards francs CFA.

« Au moment où nous signons cet accord en plus de la charge à nous déléguée par nos chefs d’Etat, nous portons aussi celle des deux peuples dont les destins se confondent à cause de notre proximité », a indiqué Jean Jacques Bouya, lors de la signature du texte.

Le pont route-rail Brazzaville-Kinshasa fait partie des projets retenus par l’Union africaine à travers le Nepad aux fins d’accélérer l’intégration régionale, de faciliter la libre circulation des personnes et des biens, de favoriser les échanges commerciaux sur le continent.

Ce projet aura l’avantage de connecter les réseaux routier et ferroviaire des deux pays, tout en enrichissant le trafic sur le fleuve Congo et ses affluents. Il va participer au développement du corridor nord-sud de l’Afrique ( de Tripoli en Libye à Windhoek en Namibie), de même qu’à la liaison entre les côtes ouest et est du continent.

Les deux Congo, les pays limitrophes et d’autres ensembles régionaux de l’Afrique vont tirer profit de ce pont qui fera la jonction des axes routiers et des ports de Pointe-Noire (Congo), de Matadi et Boma, en RDC. La densité du trafic routier ou ferroviaire commandera aux pays concernés par le projet de disposer des plates-formes logistiques dynamiques afin de mieux gérer les flux des marchandises.

Ce pont va, en outre, jouer un rôle proéminent dans le cadre de la zone de libre échange continentale africaine. Il profitera aux deux parties et ne constitue guère un handicap à la construction du port de Banana en RDC. La mondialisation appelle à l’utilisation des modes de transports multimodaux pour fluidifier le passage des cargaisons.         

Christian Brice Elion

Légendes et crédits photo : 

Jean Jacques Bouya et Elysée Munembwe Tamukumwe signant l'accord

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