Portrait : Gloire a trouvé sa voie au garage

Vendredi 12 Avril 2024 - 9:34

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Si les femmes sont encore sous-représentées dans certains métiers comme la mécanique automobile, elles sont néanmoins de plus en plus nombreuses à se tourner vers ce secteur exclusivement masculin. C'est le cas de Gloire Ndielé, la vingtaine et passionnée de mécanique électrique qui a réussi à faire voler en éclats les préjugés machistes de son entourage.

Vêtue d'une combinaison de couleur bleue, Gloire Ndielé n'a pas peur de mettre sa main dans le cambouis, de s'agenouiller ni même de se coucher à même le sol. « Mon travail consiste à dépanner, réparer et entretenir les voitures. Il m'arrive parfois aussi de conseiller, recommander. On est en quelque sorte le docteur des voitures car on doit trouver les solutions adéquates au meilleur prix en fonction des résultats apportés », lance la jeune fille qui s'impose progressivement dans son milieu. « Il faut participer aux échanges, même quand tu fais des erreurs, car c'est à partir d'elles que tu apprends », dit-elle.

Discrète et consciencieuse dans ce qu'elle fait, Gloire sait se faire entendre. « Je pense que dans notre métier, il faut être curieuse et ne pas toujours attendre qu'on te demande de faire telle ou telle autre tâche. Ici, il n'y a ni homme ni femme, on a tous notre place à l'atelier », révèle la jeune fille, très sollicitée pour son travail. « Les femmes sont plus conscientes et plus précises quand elles travaillent, c'est pourquoi quand j'arrive ici, je demande à Gloire de faire le travail. Au départ, c'était pour voir si elle était compétente. Je l'avoue aujourd'hui, je ne peux plus me passer de ses services car elle connaît bien son travail », témoigne Roger, un client fidèle de l'atelier.

En effet, les éloges ne tarissent pas à l'égard de la mécanicienne. « Ça fait plaisir de voir une jeune fille s'intéresser autant à ce métier. Gloire est courageuse, elle s'est totalement intégrée à l'équipe », confie un collègue, avant de rejoindre le maître à son poste. Heureuse d'avoir été reçue à bras ouvert par le maître de l'atelier, la jeune fille ne se lasse pas d'apprendre, envisageant d'approfondir ses connaissances en carrosserie. « Au fur et mesure que je travaille dans ce secteur, j'ai tous les jours envie d'apprendre de nouvelles choses en dehors du réglage, des tensions, de la vidange, des courroies... », a indiqué la jeune fille.

Heureuse de la belle complicité avec son équipe, Gloire déclare: « Je m'entends mieux avec les hommes qu'avec les femmes, c'est une question de feeling ». Elle n'a pas pour autant mis une croix à sa féminité. « Lorsque j'abandonne ma combinaison, je porte volontiers des robes et talons aiguilles comme toutes les femmes, je suis une femme et je le resterai », rapporte la mécanicienne, parfois surprise des regards peu avenants ou des remarques incongrues de son entourage quand elle est hors de service. « J'ai parfois droit à des remarques du genre, ça te change ta combinaison, les robes vont bien aussi...Avant je répondais, maintenant je souris et je passe ma route », souligne Grace. Elle épargne peu à peu pour un jour réaliser son rêve : celui d'ouvrir un atelier 100% féminin où les jeunes filles viendront se former à la mécanique. 

Notons que peu de femmes s’intéressent au métier dit d'hommes alors que, comme l'a rappelé Gloire, ce sont des métiers d'avenir pour la gent féminine.

Annette Kouamba Matondo

Légendes et crédits photo : 

Gloire Ndielé/DR

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