Portrait : Jean-Yves Kitantou, président du CDH de Molenbeek-Saint-Jean

Âgé de 33 ans, Jean-Yves Kitantou est né d’un père originaire du Congo-Brazzaville et d’une mère du Congo-Kinshasa. C’est à l’âge de 8 ans qu’il arrive pour la première fois en Belgique mais c’est seulement à 17 ans qu’il s’y installe définitivement. Détenteur d’un master en sciences politiques, obtenu à l’université catholique de Louvain-la-Neuve, Jean-Yves Kitantou s’intéresse très tôt à la politique. « Je suis issu d’une famille où beaucoup de personnes ont gravité autour de la politique. Quand j’ai commencé mes études en sciences politiques, je m’intéressais de plus en plus à la politique belge, particulièrement aux jeunesses de différents partis », explique-t-il.

De tous ces partis politiques, Jean-Yves Kitantou accorde une préférence au CDH grâce notamment aux valeurs d’inspiration chrétienne dont se réclame le parti politique. « J’ai trouvé que le CDH était un parti intéressant. Je suis issu d’une famille chrétienne et même si le CDH n’est plus un parti chrétien, il revendique encore des valeurs d’inspiration chrétienne, donc c’est quelque chose qui me parlait. Et puis à l’époque, j’étais fasciné par la personnalité de Joëlle Milquet (ancienne présidente du CDH, Ndlr), une femme combattive avec des idées très claires, et j’aimais beaucoup la vision de la société qu’elle défendait. C’est ce qui m’a poussé à m’intéresser au CDH et à y adhérer », fait-il savoir. En 2010, Jean-Yves Kitantou est élu président national des jeunes du CDH, fonction qu’il exerce jusqu’en 2013.

Un leader auprès des jeunes

Pendant son mandat, il est l’un des initiateurs d’un travail commun réalisé avec des jeunes du parti néerlandophone CD&V. Les deux jeunesses ont rédigé ensemble un manifeste contenant dix propositions phares pour l’avenir des jeunes en Belgique. « C’était la première fois que les jeunes des deux partis élaboraient des recommandations communes. Parmi les recommandations, on demandait, entre autres, la mise en place d’un enseignement bilingue à Bruxelles, parce qu’on considère que le multilinguisme est un atout qu’on n’exploite pas beaucoup en Belgique », indique Jean-Yves Kitantou. Ce dernier, lors de la crise gouvernementale en Belgique, a également été à l’origine de plusieurs initiatives afin de faire entendre la voix des jeunes en formulant notamment des propositions liées à l’emploi de ces derniers. A la fin de son mandat à la tête des jeunes du CDH, Jean-Yves Kitantou a été élu directeur de campagne adjoint de tous les candidats CDH à Bruxelles lors des élections de 2014 en Belgique.

Apporter des réponses aux problèmes de Molenbeek-Saint-Jean

Depuis mai dernier, Jean-Yves Kitantou est donc le nouveau président du CDH de Molenbeek-Saint-Jean et il est également mandataire politique dans la commune car il siège au conseil du Centre public d’action sociale (CPAS). À la tête d’une section composée d’à peu près 350 personnes, la mission principale du jeune politicien est de mener le CDH de Molenbeek jusqu’aux prochaines élections qui auront lieu en 2018. « L’objectif est de faire mieux que lors des dernières élections où nous avons obtenu le score de 13%. Aujourd’hui, nous sommes au pouvoir, nous faisons partie de la majorité et nous avons pu prouver nos compétences. On doit donc préparer une équipe solide : procéder au recrutement des potentiels futurs candidats, préparer le programme. C’est ce qui va nous occuper dans les mois prochains. Lorsque j’ai été élu, j’ai annoncé que notre priorité était de travailler sur ce que je qualifie de projet de ville. Il s’agit de voir quel développement on veut pour Molenbeek d’ici 2025. Nous allons mettre en place des groupes de réflexion composée notamment d’experts et consulter également la population afin de bien définir les priorités liées au développement de la commune d’ici 2025. Malheureusement, on a connu ce que l’on a connu les derniers mois. Mais ces événements n’ont fait que mettre au jour des problèmes que nous connaissions déjà. Tout le monde connaît les problèmes de Molenbeek, nous vous souhaitons maintenant apporter des réponses », fait savoir Jean-Yves Kitantou. Ce dernier estime ainsi qu’il existe de très grandes chances qu’il soit candidat aux prochaines élections communales, avant les élections régionales. « Si ça se passe bien aux élections communales, je pourrais viser les élections régionales », conclut-il sur une note optimiste.