Portrait : Sarah Princilia Ngotieni et sa peinture…

Jeudi 7 Mars 2019 - 20:56

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La jeune artiste a intégré l’École de peinture de Poto-Poto, dans le quatrième arrondissement de Brazzaville, Moungali, depuis 2009. Malgré les stéréotypes qui environnent cet art, pour elle, la peinture c’est tout une culture, un style de vie et un symbole de notre identité.

Née le 10 janvier 1993 à Brazzaville, Sarah Princilia Ngotieni est une femme au foyer et mère d’un enfant, qui imprime depuis près de dix ans sa marque au sein de l’École de peinture de Poto-Poto. « Nous ne sommes pas nombreuses à exercer ici. Ce qui est d’ailleurs dommage », a-t-elle fait remarquer.

Après un baccalauréat en lettres, la jeune fille poursuit ses études et obtient une licence en droit des affaires. Pourtant, en elle, brûlait toujours cette passion pour le dessin et la peinture.

Quitte à se mettre tout le monde à dos, Sarah décide d’associer droit et peinture. « Ce n’était pas facile car mes parents me voyaient déjà grande avocate dans la capitale, voire à l’international. Pour eux, le fait de mêler la peinture à mon cursus pourrait me désorienter », a confié la jeune peintre, le sourire aux lèvres.

Faut-il croire qu’ils n’ont pas eu tort car Sarah se concentre plus sur la peinture que sur le droit, duquel elle évolue à pas d’escargot ? « Mais je ne m’en plains pas du tout, car c’est un choix personnel, mûrement réfléchi, que j’assume avec joie. La peinture c’est le reflet féérique de notre monde », a -t-elle souligné.

À ce jour, Sarah réalise des abstraits, des portraits, des mickeys, sur plusieurs dimensions et les revend au sein de son école même. Des tableaux qu’elle a déjà réalisés, le plus grand coût s’élèverait à 500 000 FCFA.

Contre-plaqué perché sur un chevalet, pinceau à la main et peintures à côté, c’est en pleine action que nous l’avons surprise en train de finaliser un tableau. « Par exemple, l’œuvre que j’ai réalisée parle de la pêche artisanale. Cela nous ramène à la campagne et aux bonnes vieilles habitudes qui ne portaient point préjudice à notre santé. Aujourd’hui, celle-ci tend à disparaître pour laisser place à la pêche industrielle, qui ne s’effectue pourtant pas sans conséquences », nous a-t-elle expliqué.

Artiste peintre engagée, Sarah s’inspire des réalités sociales pour réaliser ses oeuvres. La jeune artiste est une grande observatrice et accorde un intérêt particulier aux détails esthétiques en vue de sublimer ses œuvres. En effet, elle voit, à travers la peinture, un véritable moyen de dénoncer certains maux qui minent la société et aussi de partager ses émotions.

N’ayant participé à aucune exposition à ce jour, Sarah ne cesse de travailler d’arrache-pied pour hausser la voix de son savoir-faire à un large public. « Rien n’est facile dans la vie. Tout n'est possible que par passion. La peinture, à mon humble avis, est une école à vie. On apprend chaque jour en pratiquant cet art et je crois que c’est ce qui nous forge et nous perfectionne davantage », a-t-elle précisé.

Aujourd’hui, elle se sent épanouie dans sa peinture et exhorte même toutes celles qui veulent se lancer à emboîter le pas car, d’après elle, ce n’est pas le métier qui fait la personne, plutôt la personne qui fait le métier.

 

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

Sarah Princilia Ngotieni

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