Pourparlers de Kampala : l’amnistie à accorder aux combattants du M23 divise

Jeudi 17 Octobre 2013 - 19:15

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Le groupe armé veut une amnistie collective de ses combattants pour les faits insurrectionnels qu'on leur a reprochés alors que la délégation gouvernementale s’y oppose catégoriquement.

Décidément, on n’est pas encore sortit de l’auberge à Kampala où les pourparlers repris depuis le 10 septembre dernier sur recommandation des chefs d’État de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (Cirgl) semblent s’embourber. Les quatorze jours prescrits impartis pour ce deuxième round des travaux sont largement dépassés au point que l’on se demande à quoi servent finalement ces assises supportées par le Trésor public congolais.   

 Le gouvernement continue, par le biais du ministre des affaires étrangères Raymond Tshibanda, à négocier un point de chute à Kampala en attendant la prochaine évaluation des travaux sous l’égide de la Cirgl qui les a convoqués. En attendant, les discussions sur le document final proposé par la médiation achoppent sur les questions de l’amnistie et du désarmement du M23. Ce groupe armé veut une amnistie collective de ses combattants pour les faits insurrectionnels qu'on leur a reprochés alors que la délégation gouvernementale s’y oppose catégoriquement, plaidant en faveur d’une amnistie au cas par cas. Le M23 exige, par ailleurs, que les Fardc se retirent de leur nouvelle position conquise depuis lundi dernier à Kanyamahoro.

Le dialogue des sourds s’est installé inexorablement entre les deux parties. Difficile dans ces conditions de parvenir à un consensus. Le gouvernement qui avait déjà transmis à la facilitation une liste d’une centaine des membres du M23 exclus de toute intégration dans les Fardc, n’entend pas fléchir sur sa position. Il n’y aura pas d’amnistie collective. Aussi curieux que cela puisse paraître, les rebelles du M23 qui, en aparté, semblent relativiser cette question la reléguant au rang des sujets subsidiaires, n’arrêtent d’en faire un problème.   

Nonobstant l’appel de l’envoyée spéciale du secrétaire général des Nations unies pour les Grands lacs, Mary Robinson, exhortant les deux parties à terminer rapidement les discussions, celles-ci ont encore de beaux jours devant elles. Le document de synthèse intégrant les vues de deux parties est loin de recueillir l’assentiment du gouvernement et du M23. Le blocage est patent.  Visiblement, Kinshasa paraît être arrivé au bout de sa bonne foi en donnant tout ce qu’il était possible de donner sans sacrifier l’existence même de la RDC, comme l’avait déclaré récemment Lambert Mende au détour d’un point de presse.  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les délégués du M23 à Kampala