Présence des rebelles sud-soudanais en RDC : la Monusco plaide pour une solution globale et durable

Jeudi 6 Octobre 2016 - 18:17

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La Mission onusienne en RDC tient à impliquer toutes les parties prenantes, en l’occurrence la RDC, la République du Sud-Soudan, les pays de la sous-région, la Cirgl et tous les autres partenaires de la RDC pour rendre effectif le départ des hommes de Reik Machar du territoire congolais.  

La présence des rebelles sud-soudanais dans l’est de la RDC, précisément à Bunia, Dungu et Munegi, continue de préoccuper les autorités congolaises qui redoutent une vague d’insécurité que pourrait perpétrer les hommes de Reik Machar. L’autre crainte tient à la tentation que pourraient nourrir ces rebelles sud-soudanais de se servir de la RDC comme une base arrière dans leurs velléités de reconquérir le pouvoir à Juba. Dans une région déjà très instable comme la partie est de la RDC, la présence des troupes de Reik Machar fait redouter le pire surtout dans le contexte délétère dans lequel ploie la RDC sur fond d’incertitude quant à son avenir politique immédiat.

D’où l‘ultimatum lancé dernièrement par le gouvernement et par la société civile de Nyirangongo à la Monusco l’enjoignant à procéder d’urgence au rapatriement des rebelles sud soudanais  dans une semaine. En effet, dans une lettre adressée lundi au chef de la mission onusienne en RDC, le ministre de la Défense, Crispin Atamabe, a indiqué que la RDC « donne une semaine à la Monusco pour prendre toutes les dispositions pour évacuer les 750 combattants sud-soudanais présents sur le sol congolais ». Un ultimatum qui n’a pas été bien digéré par la Monusco qui a aussitôt réagi par l’entremise de son porte-parole, Felix Basse, qui intervenait le 5 octobre dans le cadre de la conférence de presse hebdomadaire des Nations unies. L’officiel onusien a, d’emblée, fait remarquer que ce n’est pas la Monusco qui a invité les soldats du Soudan du sud en RDC. 

Ils sont près de 750 rebelles sud-soudanais à avoir rejoint la RDC en août dernier en compagnie de leur chef à la suite de violents combats avec les forces loyalistes à Juba. Et le 17 août, le gouvernement de la RDC avait demandé à la Monusco d’agir sur des bases purement humanitaires afin d’extraire tous les combattants sud-soudanais qui avaient franchi la frontière commune entre la RDC et la République du Sud-Soudan et qui étaient cantonnés dans les environs du parc de la Garamba, a rappelé Felix Basse. Ces hommes se trouvaient pour la plupart dans un état critique et leur état de santé ne cessait de se dégrader. Quarante d’entre eux, a-t-il souligné, avaient déjà péri du fait des maladies, des malnutritions et aussi des blessures par balles à la suite de la confrontation qu’ils ont eue avec les troupes loyalistes de Salvakir. Ce qui explique l’intervention, à la demande du gouvernement congolais, de la Monusco qui a procédé à l’extraction de tous ces combattants après les avoir volontairement désarmés.

Depuis lors, la Mission onusienne en RDC prend totalement en charge ces rebelles sud-soudanais éparpillés dans des camps entre la province orientale et le Nord-Kivu. Tout en prenant acte de l’ultimatum que le gouvernement lui a lancé, la Monusco plaide pour une solution globale et définitive à cette question impliquant toutes les parties prenantes, en l’occurrence la RDC, la République du Sud-Soudan, les pays de la sous-région, la Cirgl et tous les autres partenaires de la RDC. Les uns et les autres devraient mettre la main à la pâte pour qu’à la fin, les hommes de Reik Machar qui constituent déjà un épouvantail pour les populations autochtones de la province orientale et du Nord-Kivu soient vite rapatriés dans leur pays. À défaut de rapatriement, ils pourront être canalisés vers d’autres pays qui pourront les accepter sans difficultés. L’Éthiopie et le Soudan sont déjà cités en exemple.  

Alain Diasso

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