Présentation du livre « Seule la lutte libère ! » de Emma Mireille Opa-Elion

Vendredi 11 Septembre 2020 - 12:00

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Le public a été convié, à l’ambassade du Congo en France, à la présentation du livre de Emma Mireille Opa-Elion, réédité aux Éditions Les Lettres Mouchetées.

Emma Mireille Opa-Elion à l'ambassade du Congo en France  lors de la séance de dédicace de Seule la lutte libère !, réédité aux Éditions Les Lettres Mouchetées.Cette présentation s’est faite pendant le contexte de la pandémie causée par le coronavirus. Elle coïncide avec la rentrée littéraire. A voir l’affluence de la Salle Verte de l’ambassade du Congo à Paris, le jeudi 10 septembre en fin d’après-midi, l’on pouvait se dire, « la culture a repris ses droits ».

Devant un parterre de journalistes et d’invités, tour à tour, Aurore Foukissa en modératrice et Marien Fauney Ngombé en chroniqueur, l'éditrice Muriel Troadec et Emma Mireille Opa-Elion, l’auteure, ont fait une présentation à l’éveil de conscience de la lutte des femmes.

L’assistance a eu également droit à des lectures d’extraits faites par l’étudiante Océane Gondzia et le comédien Jean Felhyt Kimbirima. Parmi les invités, la styliste Motsé Akanati, les écrivains Jean-Aimé Dibakana et Boniface Mongo Mboussa, la comédienne Lauryathe Bikouta Loutaya, la promotrice culturelle Aminata Diop Johnson, le journaliste Yvon Amar ou Naïma Moghir, présidente et fondatrice de l’association ambassadrice venue en compagnie de Laura Thirion, Miss Humanitaire 2020.

Dans sa présentation, Marien Fauney Ngombé a évoqué que « Seule la lutte libère ! » est à la fois le titre de la pièce de théâtre de Mireille Opa-Elion et le slogan qui nous ramène dans les années de la révolution au Congo. C’était l’époque du socialisme et de la propagande, le temps du parti unique avec ses organisations de masses.

Au niveau de la jeunesse, la structuration de rigueur était le militantisme de tous les jeunes congolais au sein de l’Union de la jeunesse socialiste congolaise. Pour les femmes, dans l’union révolutionnaire de la femme congolaise, le slogan « Seule la lutte libère ! » a été le mot d’ordre pour aspirer à la promotion et l’émancipation de la femme.

En choisissant ce mot d’ordre de rigueur de l’époque pour titre, l’auteure replace l’ouvrage dans un contexte de combat. En conformité théâtrale, elle magnifie le combat de la femme à travers trois actes distincts mais complémentaires : l’excision, la scolarisation des filles et le sort de la veuve à la recherche d’une autonomie financière.

La substance de la pièce s’articule en appui de la joute verbale entre Kifula, le mari, et sa femme Liputa. Entre eux un fort dilemme : l’un veut faire exciser sa fille par Zenga-Zenga, garante de la tradition, tandis que l’autre entrave l’application des normes, les valeurs et les croyances rétrogrades.

Par la suite, au fil de l’évolution de la pièce, d’autres personnages s’invitent : des femmes, un homme, pour soutenir Liputa, comme si sa cause faisait écho autour d’elle.

Visiblement émue, Emma Mireille Opa-Elion s’est définie comme étant « femme engagée, citoyenne du monde ». Évoquant son entrée dans le monde de l’écriture et son choix pour le théâtre, elle a justifié son désir de mettre en mouvement les illustrations des scènes de la vie. « La vie est une pièce de théâtre », a-t-elle expliqué en appui de plusieurs anecdotes de sa vie d’élève jusqu’à ses fonctions au ministère de la Culture où elle exerce depuis 20 ans.

A l’issue de la présentation, le journaliste Yvan Amar a confié avoir trouvé ce titre bien choisi en citant Victor Hugo dans son poème qui fait l’éloge à la foi et à l’idéal: « Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ». Car, estime le chroniqueur littéraire, «la lutte est nécessaire en ce moment ». Et d’expliquer que, quelle que soit sa nomination, sans querelle de mots, elle doit mobiliser à la fois les femmes et les hommes. La prise de conscience n’est pas le monopole des femmes. « Pour que celle-ci aboutisse à quelque chose, il faudrait qu’elle soit générale. Ce n’est pas un combat d’arrière-garde. C’est un combat d’aujourd’hui et de demain », a rappelé le journaliste.

Après une séquence de dédicace, les échanges se sont poursuivis au cours du pot de l’amitié, préparé par la Congolaise Nelly Biyola de Elikia Deliss et servi dans la cour de la chancellerie, ponctuant ainsi la rencontre littéraire.

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Emma Mireille Opa-Elion à l'ambassade du Congo en France lors de la séance de dédicace de Seule la lutte libère !, réédité aux Éditions Les Lettres Mouchetées. Crédit photo : Frdy Mizelet by Flam Image

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