Présidence du CNSA: le Rassop/Limete entre rejet et acceptation

Depuis la signature de l’arrangement particulier qui était censé booster la mise en œuvre de l’accord de la Saint-Sylvestre, force est de constater que les choses stagnent, particulièrement en ce qui concerne la mise en place du Conseil national de suivi de l’accord du 31 décembre (CNSA). Cette institution d’appui à la démocratie peine à prendre forme à cause de la bouderie d’une des parties prenantes aux dernières négociations facilitées par la Cenco ayant généré l’accord du 31 décembre. Il s’agit du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement (aile Limete) qui, jusqu’à ce jour, se fait prier pour transmettre au chef de l’Etat la liste de ses délégués. Alors que les autres composantes s’étaient déjà pliées à cet exercice, le Rassop/Limete ne fait montre d’aucun empressement, retardant de ce fait, la tenue de la première plénière de cette institution d’appui à la démocratie.  

Le Représentant spécial du secrétaire général de l’Onu qui a initié une mission de bons offices pour tenter, dans le cadre de la Résolution 2348, de trouver les voies et moyens de mettre en œuvre intégralement l’Accord du 31 décembre, a du mal à ramener le Rassop /Limete aux bons sentiments. Les cadres de ce regroupement politique s’obstinent, en effet, dans leur refus de compétir avec les autres forces politiques qui lorgnent également la présidence du CNSA qu’ils considèrent comme  une chasse-gardée conformément à l’accord de la Saint-Sylvestre. Longtemps berné par la Majorité présidentielle qui l’a toujours tourné en bourrique lorsqu’il s’agit de matérialiser des engagements pris de commun accord, le Rassop/Limete a, dans l’entretemps, évolué par rapport à cette donne politique. La tendance de plus en plus perceptible au sein de cette plate-forme consiste à ne plus faire de la présidence du CNSA une fixation pour mieux se concentrer aux prochaines joutes électorales.

Cette tendance est portée par la Dynamique de l‘opposition, un regroupement politique affilié au Rassop, qui pense que l’heure est venue de se focaliser sur la préservation des acquis de l’Accord de la Saint-Sylvestre concernant notamment la tenue des élections d’ici décembre 2017, la non-représentation du chef de l’Etat, et la non-révision de la Constitution. D’où son rejet de la proposition de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu enjoignant le Rassop/Limete de prendre la présidence de CNSA pour décrisper la situation politique.

Il s’avère qu’au sein de la méga structure créée en Genval, la proposition de Maman Sidikou a quand même trouvé du répondant auprès de certains membres. Ces derniers suggèrent qu’on puisse donner une chance à la médiation de la Monusco et n’excluent pas l’hypothèse d’intégrer le CNSA. Au stade actuel, aucun compromis n’est trouvé quant à l’option à lever. Sûrement que le Conclave du Rassemblement annoncé pour ce week-end permettra de lever tout équivoque à ce sujet.