Présidentielle 2016 : la Belgique pour une « transition démocratique » au sommet de l’État

Mardi 26 Janvier 2016 - 16:22

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Quelles que soient les difficultés qu’impose le processus électoral actuel en RDC, l’ancienne puissance colonisatrice estime qu’il est impératif que ce scrutin ait lieu conformément à la Constitution et dans les délais impartis par celle-ci.

À l’occasion des journées de contact diplomatiques initiées à Bruxelles, le  25 janvier, le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders a tenu un important discours devant les membres du corps diplomatique. Une emphase particulière avait été mise sur la situation politique en RDC, ancienne colonie belge ayant acquis son indépendance en 1960. Là-dessus, le diplomate belge a tenu à lever certaines ambiguïtés sur la position de son pays en rapport avec l’enjeu politique électoral en RDC avec, à la clé, une présidentielle de plus en plus hypothétique. Faisant fi des tractations en cours pour la tenue du dialogue national censé réfléchir sur la manière de booster le processus électoral, Didier Reynders a martelé sur l’impératif d’organiser les élections à venir  « dans les délais impartis ». Il a, de ce fait, exhorté Joseph Kabila à organiser une « transition démocratique et pacifique au sommet de l'État ».

Tout en reconnaissant les difficultés matérielles de nature à entraver la bonne organisation des élections en RDC, le chef de la diplomatie belge est d’avis qu’il y a lieu de les surmonter en faisant preuve de détermination et de volonté. « Certes, nous connaissons les défis logistiques de l'organisation d'élections dans ce grand pays. Mais quelles que soient les difficultés, il est impératif que ces élections aient lieu, conformément à la Constitution et dans les délais impartis par celle-ci », a-t-il martelé avant d’insister sur l’urgence du lancement, à l’heure actuelle, des préparatifs des élections. Toute autre perspective serait, à ses yeux, très inquiétante.

L’occasion était belle pour Didier Reynders de louer les qualités de Joseph Kabila dont les performances réalisées depuis son accession au pouvoir sont dignes d’éloges. Le chef de l’État congolais s’est, en effet, démarqué de ses prédécesseurs en termes de gestion politique en réussissant, au cours de cette dernière décennie, à sortir son pays d'une terrible guerre civile, à le réunifier et à le stabiliser, même si des groupes armés continuent à sévir à l'Est. Tout en lui reconnaissant ces exploits, Didier Reynders pense néanmoins que l’heure est venue d’engager la RDC sur la voie d’une transition démocratique et pacifique. Il estime que Joseph Kabila a aujourd’hui la possibilité de parachever son œuvre « en assurant pour la première fois dans l'histoire de son pays une transition démocratique et pacifique au sommet de l'État, au terme d'élection présidentielle ». Et d’ajouter en substance : « Le peuple congolais attend ce moment. La communauté internationale aussi ».  

Ce coup de gueule du chef de la diplomatie belge exprimant la position de son pays par rapport à la situation politique en RDC n’a pas, comme il fallait s’y attendre, heurté les consciences dans le camp de la majorité où ces genres de propos ont toujours été assimilés à une sorte d’ingérence extérieure dans les affaires intérieures de la RDC. Cependant, à l’opposition, cette prise de position belge est saluée parce que s’accommodant avec l’alternance démocratique qu’elle a toujours prônée.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Didier Reynders

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