Présidentielle 2016 : l’heure des ambitions a sonné au sein de l’opposition

Samedi 2 Avril 2016 - 17:40

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Alors que la Céni n’a pas encore publié le calendrier électoral et que la tenue des élections dans les délais constitutionnels devient de plus en plus hypothétique, quelques partis de l’opposition sont en passe de désigner leurs candidats à la présidentielle.    

Ça bouillonne dans l’opposition. Le débat enfle autour d’un candidat unique censé porter le projet de l’ensemble de cette famille politique dans la perspective de l‘alternance tant souhaitée. Après le conclave du G7 ayant abouti au choix de Moïse Katumbi comme candidat-président, d’autres formations politiques de l’opposition s’organisent, prêtes à tenir aussi leur congrès. À l’Union pour la Nation (UNC), on s’active déjà pour tenir, probablement d’ici fin avril, un congrès pour entériner la candidature de Vital Kamerhe à la magistrature suprême du pays. Tout en saluant la démarche du G7 qui s’inscrit dans la quête d’un candidat commun de l’opposition, l’UNC entend elle aussi jouer sa partition en désignant son propre candidat.

Bien avant, l’Ecidé, un autre parti affilié à la Dynamique de l‘opposition, avait investi officiellement son leader Martin Fayulu comme candidat-président de la République. Entre-temps, Étienne Tshisekedi qui est en passe de regagner le pays après plusieurs mois passés à Bruxelles pour des soins, n’est pas en reste dans cette course à la présidentielle initiée dans les rangs de l’opposition. Il est et demeure le candidat naturel de l’UDPS, comme l’a fait savoir un cadre du parti. En attendant qu’il soit désigné officiellement par le congrès en cours de préparation, le vieil opposant croit encore avoir des ressources pour négocier un nouveau challenge. C’est dire qu’à ce stade, l’heure est à l‘expression des ambitions au sein d’une opposition congolaise qui n’a jamais appris à regarder dans une même direction. « Il faut laisser les ambitions s’exprimer clairement et davantage, quitte à faire le ménage lors des primaires », tel paraît être, à ce stade, le crédo de l’opposition face aux difficultés de gérer les appétences des uns et des autres.

La difficulté est bien réelle comme le perçoit si bien Moïse Katumbi qui s’est investi pleinement dans la quête de rallier ses pairs de l’opposition autour de cette thèse du candidat commun. Il en fait sa priorité tout en promettant de répondre très bientôt à la proposition que le G7 lui a faite d’être son candidat à la présidentielle. La réunion tripartite Tshisekedi-Katumbi-Kamerhe engagée tout récemment à Bruxelles dont aucun détail n’a filtré laisse penser que les choses ne sont pas aussi simple qu’on le croit. « En plus des concessions difficiles à obtenir, l’organisation des primaires en elle-même par rapport à la détermination du corps électoral risque d’être un élément de blocage vu que tous les partis de l’opposition n’ont pas le même encrage sociologique », fait remarquer un analyste.

À la majorité, l’on s’interroge sur le sens de cette agitation observée dans les rangs de l’opposition, laquelle agitation ne s’explique outre mesure étant entendu que la Céni n’a pas encore publié un nouveau calendrier électoral réaménagé. C’est ce document qui devrait, selon elle, servir de répère à toute démarche de désignation des candidats aux élections pour tous les partis politiques. En faisant une fixation sur le délai constitutionnel de novembre 2016 pour la tenue hypothétique de la présidentielle, l’opposition fait fi des contraintes techniques brandies par la Céni pouvant justifier le report devenu incontournable des scrutins. Une façon pour elle de mettre la pression sur le gouvernement dont le peu d’empressement à décaisser les fonds nécessaires au bénéfice de la Céni, inquiète. Qu’il y ait élections ou pas, l’opposition a tout intérêt à rester unie.        

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Félix Tshisekedi, Moïse Katumbi et Vital Kamerhe

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