Présidentielle au Mali : Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé s’affrontent au second tour

Samedi 4 Août 2018 - 14:26

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Le chef de l’Etat sortant a dominé le premier tour, recueillant 41,42% des suffrages contre 17,8% pour son principal opposant. Le second tour opposera les deux hommes le 12 août.

L'homme d'affaires Aliou Diallo arrive en troisième position avec 7,95% des suffrages et l'ancien chef de gouvernement de transition, Cheick Modibo Diarra, complète le groupe de tête avec 7,46%, loin devant les vingt autres candidats. Le vote a été perturbé par une série d'attaques djihadistes présumées, sept cents bureaux de vote sur vingt-trois mille n'ayant pas pu ouvrir en raison d'incidents violents, selon le gouvernement. Malgré cela, les missions d'observation nationales et internationales ont salué le déroulement du scrutin sur le reste du territoire.

Le duel du second tour sera le même que lors de la dernière présidentielle, en 2013. Mais en cinq ans, l’écart entre les deux adversaires s’est creusé.« Il faut rejeter les résultats, il faut le déclarer  maintenant et tout de suite, et prendre nos responsabilités », paniquait un militant après la proclamation des résultats. « C’est une élection tripatouillée. En 2013, il y avait quasiment un consensus autour d’IBK et il avait fait 39,8 % au premier tour ! Aujourd’hui, on nous annonce qu’il a fait 41 % ! Ce n’est pas normal », s’est emporté Abdourahmane Traoré.

Avant la publication des résultats, dix-huit des vingt-trois autres candidats à l’élection avaient déjà annoncé qu’ils n’accepteraient pas « des résultats affectés par des irrégularités ». Nettement distancé par le président sortant, le principal opposant, Soumaïla Cissé, appelle au rassemblement. Il a dénoncé des résultats « ni sincères ni crédibles », se gardant toutefois d’annoncer des recours devant la Cour constitutionnelle.

En outre, il a appelé les vingt-deux candidats éliminés à constituer autour de lui un « large front démocratique contre la fraude » et pour l’alternance. Estimant que « le camp du changement est désormais majoritaire ».

Celui qui affrontera de nouveau Ibrahim Boubacar Keïta au second tour a jugé la victoire « à portée de main » si l’opposition « se rassemble ».

Le leader de l’opposition a déjà reçu une fin de non-recevoir de la seule femme candidate, Djénéba N’Diaye, qui a obtenu 0,36 % des voix et s’est ralliée au président sortant.

La communauté internationale, présente militairement avec la force française Barkhane et avec les Casques bleus de l’ONU, attend du vainqueur une relance de l’accord de paix signé en 2015 par le camp gouvernemental et l’ex-rébellion à dominante touareg, dont l’application accumule les retards.

 

Yvette Reine Nzaba

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