Presse : la 2è édition du festival de films sur le journalisme s’est ouvert à Brazzaville

Jeudi 9 Juin 2016 - 16:22

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C’est sur le thème « Une presse libre et responsable : le socle d’une démocratie » que cette deuxième édition s’est ouverte, le 07 juin à Brazzaville et ce, jusqu’au 9 juin. Il est organisé conjointement par l’ambassade des Etats-Unis, le Centre d’information des Nations unies et le Forum des journalistes bilingues.

Ce festival, de trois jours, qui se tient au Centre d’information des Nation unies, est organisé dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la  presse et, vise à favoriser la compréhension de l’importance d’une presse libre et responsable pour une société démocratique.

S’adressant aux journalistes, au cours de cette cérémonie, l’ambassadeur des Etats-Unis en République du Congo, Stephanie Sullivan, a dit que la presse contribue à la réussite du processus de démocratisation du pays et du monde. Elle a, en outre, souligné leur objectivité, leur neutralité et leur intégrité dans l’investigation et le traitement de l’information comme l’a dit le président américain, Barack Obama, lors d' un dîner des correspondants de la Maison Blanche cette année-ci : « (…) Prendre position au nom de ce qui est vrai vous oblige à ne pas renoncer à votre objectivité. En fait, c’est l’essentiel d’un bon journalisme. Il affirme l’idée que la seule façon d’établir un consensus, la seule façon dont nous pouvons aller de l’avant en tant que pays, la seule façon dont nous pouvons aider le monde à se guérir est l’acceptation d’une basse des faits lorsqu’il s’agit des défis auxquels nous nous confrontons. »

Avant d’ajouter que le festival de films, ne va certes pas couvrir tous les problèmes de journalisme ; cependant, il offre un moment crucial de parler à tous. De parler du journalisme, de son évolution, surtout de sa place fondamentale dans une démocratie.

Le président du conseil supérieur de la liberté de la communication, Philippe Mvouo, s’est appesanti sur la liberté de la presse. Pour ce faire, il a formulé deux questions simples : La presse congolaise est-elle libre ? La presse congolaise constitue-t-elle un socle dur pour notre démocratie ?  

« Si nous pouvons parvenir à apporter des réponses qui ne soient pas absolues, mais des réponses tout de même. Je crois que nous aurons gagné en essayant de frayer des petits chemins qui peuvent nous permettre de remettre en cause, de remettre en question notre pratique journalistique. C’est ça le problème de l’homme, la faiblesse qui nous caractérise fondamentalement: c’est de ne pas se dire mea culpa, c’est ma cause. Se remettre en question, c’est grandir un moment. Or, la suffisance nous caractérise, ce qui fait que nous refusons de voir ce qui est mal, le mal qui nous habite », a-t-il martelé.

Ouvrant ce festival sur le journalisme, le ministre de la communication, Thierry Moungalla, a déclaré que le travail quotidien des journalistes et leur droit à diffuser l’information sont clairement les principaux piliers de la liberté d’expression, donc deux des fondements de la démocratie dans un pays. Ainsi, la tenue de la deuxième édition de ce festival, est donc l’occasion qui doit permettre à tous, une profonde méditation sur la portée des leçons à tirer quant à son thème principal, à l’accroche évocatrice : « Une presse libre et responsable : le socle d’une démocratie ? »

La liberté d’expression et de la presse n’est pas un mythe en République du Congo. D’abord parce que notre pays, membre des Nations unies, en respecte les valeurs et textes substantiels ; ensuite, parce que ces principes sont consacrés dans notre ordonnancement institutionnel et juridique. La constitution du 06 novembre 2015 garantit la liberté de l’information et de la communication. La loi de 2001 y relative fixait cette norme en tête des préoccupations des pouvoirs publics, et ce, dans ses objectifs, dans son contenu et même dans son intitulé….

En effet, le journaliste bien que libre, doit être responsable. La responsabilité dans l’exercice de ce métier fait entièrement corps avec l’éthique de la profession et le respect de la déontologie du métier. Un journaliste engagé et rigoureux tient pour de graves fautes: la calomnie; les accusations sans preuves; la déformation des faits; le mensonge et autres manquements à la morale professionnelle et personnelle. Tel est le fondement même de la charte du journaliste, charte à laquelle chaque professionnel doit attacher du prix.

Dans un système démocratique, le rôle des journalistes est indispensable dans le cadre de ce dialogue permanent entre les pouvoirs publics et les citoyens, serment du vivre-ensemble et vecteur de construction et de progrès de toute nation. A cet égard, le ministre Thierry Moungalla a cité l’aphorisme amusant du célèbre Mark Twain, qui écrivait : « Le journalisme consiste à annoncer que M. Watson est mort à des millions de gens qui ne savaient pas qu’il vivait ».

Ce que voulait dire cet écrivain, dans son style inimitable, c’est que le journaliste se doit d’être un explorateur de l’information et un éducateur, et ne pas se contenter de suivre le courant. Voilà également pourquoi, dans le contexte sociopolitique et économique qui est celui du Congo, les fils et filles de ce pays doivent ensemble s’opposer à toute manipulation malsaine susceptible de perturber et altérer le tissu national.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : l’ambassadeur des États-Unis au Congo prononçant son discours Photo 2 : le ministre de la communication Thierry Moungalla ouvrant la deuxième édition du festival de films sur le journalisme

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