Prévention de la forme sévère de covid-19 : la RDC parmi les treize pays à réaliser l’étude cliniqueJeudi 10 Décembre 2020 - 19:15 Lancée par treize pays africains et un réseau international d’institutions de recherche, l'étude baptisée anticov porte sur le traitement des patients atteints d’une forme légère ou modérée de la covid-19. Elle vise à répondre au besoin d’identifier des médicaments qui pourront traiter de manière précoce les cas légers et modérés afin de prévenir des pics d’hospitalisations qui pourraient submerger des systèmes de santé fragiles et déjà surchargés en Afrique.
L’Anticov est une étude ouverte, randomisée, comparative, réalisée sous la forme d’une « plateforme adaptative ». cette recherche cordonnée par l'ONG Drugs for Neglected Diseases initiative - initiative Médicaments contre les maladies négligées (DNDi) évaluera l’efficacité et la sécurité de traitements auprès de deux mille à trois mille patients non hospitalisés atteints d’une forme légère ou modérée de la maladie dans treize pays africains, à savoir Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Ghana, Guinée, Guinée Equatoriale, Kenya, Mali, Mozambique, Ouganda, République démocratique du Congo (RDC) et Soudan. Cela dans le but de déterminer si un traitement précoce peut prévenir l’évolution vers une forme sévère de la maladie et potentiellement limiter sa transmission. Cette recherche sera réalisée sur dix-neuf sites situés dans treize pays par le consortium Anticov qui réunit vingt-six organisations africaines et institutions internationales de recherche et développement de premier plan, coordonnées par l’ONG de recherche médicale DNDi (Drugs for Neglected Diseases initiative - initiative Médicaments contre les maladies négligées). Le Dr John Nkengasong, directeur du Centre africain de prévention et de contrôle des maladies (Africa CDC), affirme qu’il y a un besoin de grandes études cliniques sur la covid-19 en Afrique afin de répondre aux questions qui sont spécifiques au contexte africain. Les pays africains, fait-il savoir, ont jusqu’à présent mis en place une réponse impressionnante à la covid-19 et il est temps de se préparer aux prochaines vagues de la maladie. « Nous nous félicitons du lancement de l’étude Anticov, qui est menée par des médecins africains. Elle permettra de répondre à l’une de nos questions les plus pressantes : alors que les infrastructures de soins intensifs en Afrique sont limitées, pouvons-nous traiter plus tôt les personnes atteintes de la covid-19 et éviter ainsi que nos hôpitaux ne soient submergés ? » conclut-il. Pour sa part, la Dr Borna Nyaoke, cheffe de projets cliniques de DNDi, organisation qui est aussi le promoteur des études au Kenya, en RDC et au Soudan, affirme qu’il est encourageant de voir autant de pays africains collaborer pour obtenir des réponses indispensables concernant les besoins spécifiques de nos patients atteints de la covid-19. « L’Afrique a pour la majeure partie réussi à éviter les hausses de mortalités observées dans d’autres pays ; mais avec la fin des confinements et la réouverture des frontières, nous devons nous tenir prêts. Nous avons besoin de recherche ici en Afrique, afin de renseigner les stratégies et politiques de dépistage et de traitement et afin que nous, professionnels de santé, puissions offrir les meilleures options thérapeutiques aux patients. », recommande-t-elle. A en croire la Dr Nathalie Strub-Wourgaft, directrice chargée de la réponse covid-19 de DNDi, cette étude a été conçue de manière « à permettre des décisions rapides et flexibles, au fur et à mesure que nous accumulons des connaissances ». A la recherche des traitements les plus prometteurs De nouveaux traitements seront ainsi ajoutés à l’étude à mesure que de nouvelles données et preuves concernant leur efficacité sur les cas légers et modérés seront disponibles. C’est dans ce cadre que les chercheurs d’anticov travaillent activement à sélectionner les traitements les plus prometteurs, issus des efforts internationaux de recherche, en collaboration avec le partenariat des thérapeutiques de l’accélérateur d’accès aux outils contre la covid-19 (ACT-A), organisé conjointement par Unitaid et Wellcome. Parmi les options thérapeutiques à explorer figurent des médicaments qui sont déjà utilisés pour traiter le paludisme, le VIH, l’hépatite C, les infections parasitaires et certains cancers. Dans un premier temps, l’Anticov se concentrera sur des médicaments pour lesquels des essais cliniques randomisés à grande échelle pourraient fournir des données manquantes quant à leur efficacité sur les cas légers à modérer. L’étude commencera par tester deux traitements, à savoir les antirétroviraux lopinavir/ritonavir (LPV/r) utilisés contre le VIH et l’antipaludique hydroxychloroquine (HCQ), qui reste le traitement standard contre la covid-19 dans de nombreux pays africains. Blandine Lusimana Légendes et crédits photo :le lavage des mains, l'un des gestes barrières à respecter Notification:Non |