Procès contre les militants de Lucha : la peine des six condamnés réduite à six mois de prison

L’affaire des six jeunes militants du mouvement pro-démocratie Lucha arrêtés, le 24 février, dans la foulée de la grève générale décrétée par l'opposition en commémoration à l'anniversaire de la répression meurtrière de la « marche des chrétiens », qui réclamaient la démocratie en 1992, vient de connaître son dénouement. C’est le 4 mars à Goma que le tribunal a prononcé sa sentence qui est sans commune mesure avec celle dite en première instance dans laquelle les six militants de Lucha ont été condamnés à deux ans de prison. Le jugement en appel réduit plutôt cette peine à six mois seulement de prison pour chacun des prévenus. Ce qui constitue une victoire lorsqu’on sait que le ministère public, qui avait également fait appel contre le jugement en première instance, avait requis dix ans d'emprisonnement.

Poursuivis alors pour « tentative d'incitation à la révolte », ces jeunes gens ont été au cœur de nombreux appels à leur libération tant au niveau local qu’international. La pression était si forte au point de contraindre les autorités judiciaires à faire marche en arrière eu égard aux « charges fantaisistes » qui leur ont été infligées, selon l’expression de leur avocat Me Georges Kapiamba (coordonnateur des avocats de la défense) pour qui ce procès est non équitable.

Préoccupé par ce qu’il qualifie d'instrumentation du système judiciaire congolais contre les acteurs de la société civile, le directeur du Bureau conjoint de l'ONU aux droits de l'Homme en RDC, José Maria Aranaz, estime pour sa part que cette condamnation prouve une tendance à la répression des libertés d'expression. Sur le même ton, la Voix des sans-voix (VSV) a dénoncé l’acharnement judiciaire contre les militants pro-démocratie de la Lucha qui, selon cette structure, est une honte pour la justice de la RDC. Mouvement de jeunes indignés, Lucha se définit comme une structure apolitique et non violente.