Procès Hissène Habré : l’ancien président tchadien condamné à la prison à vie

30-05-2016 17:44

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Reconnu coupable de crimes contre l’humanité, viol, actes de torture, esclavage et enlèvement par les Chambres africaines extraordinaires, l’ancien président tchadien, Hissène Habré, a été condamné à Dakar, au Sénégal, à la prison à vie.

Prononçant le verdict, le président de la Cour, Gberdao Gustave Kam a déclaré : « Hissène Habré, la Chambre vous condamne à la peine d’emprisonnement à perpétuité ». « Habré avait entière connaissance de l’étendue de la mesure de l’entreprise commune », a ajouté ce magistrat burkinabé, précisant que l’ex-chef d’Etat tchadien a quinze jours pour faire appel à cette décision.

Le président de la Cour a indiqué qu’en prenant cette mesure, le tribunal a été entre autres, « convaincu » par le témoignage de Khadija Hassane Zidane qui, pendant le procès, a révélé avoir été violée par Hissène Habré. Toujours dans le cadre du témoignage de cette victime, Gberdao gustave Kam a fait état de « rapports sexuels non consentis à trois reprises et un rapport buccal non consenti »

Réagissant à la condamnation de Hissène Habré, Human Rights Watch a parlé d’un procès historique et d’une « immense victoire ». « Aujourd’hui restera, cependant, gravé dans l’Histoire comme le jour où un groupe déterminé de survivants ont réussi à faire traduire leur dictateur en justice », a déclaré Reed Brody, membre de l’organisation. Et de poursuivre : « Nous espérons qu’à l’image des victimes de Hissène Habré qui ont été galvanisées parce que les survivants de Pinochet avaient accompli, d’autres survivants, d’autres militants seront à présent inspirés parce que les survivants du régime de Hissène Habré ont été capables de réaliser : la justice ».

Le procès contre Hissène Habré a débuté le 20 juillet 2015 devant les Chambres africaines extraordinaires mises en place au Sénégal par l’Union africaine, en vertu d’un accord avec ce pays où Hissène Habré s’était exilé après la chute de son régime en 1990.

Selon une commission d’enquête, plus de 40 000 personnes sont mortes en détention ou exécutées sous le règne de Hissène Habré, dont 4000 qui ont été nominativement identifiées.

Nestor N'Gampoula

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