Processus de démocratisation : Jacques Ndjoli, André Mbata et Georges Kapiamba jaugent l’Accord de la Saint-Sylvestre

Mercredi 7 Juin 2017 - 13:11

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Ces trois scientifiques et politiques congolais regrettent que cette attente souffre encore de sa non-application, six mois après sa conclusion par les différentes parties prenantes.

La conférence-débat tenue le lundi 5 juin 2017, au Centre Carter, à Gombe, a permis aux professeurs Jacques Ndjoli et André Mbata ainsi qu’au président national de l’Association congolaise pour l’accès à la justice, Me Georges Kapiamba, d’évaluer l’application de l’accord de la Saint-Sylvestre et le processus électoral tout entier, qui devraient permettre le rétablissement de l'ordre constitutionnel en RDC.

Le premier à prendre la parole, le Prof. Djoli, a exposé sur le « Processus électoral : état de lieux et perspectives d'avenir ». Ce scientifique et ancien membre du bureau de la Céni a rappelé les promesses de la Centrale électorale, de mettre le fichier électoral à la disposition du pays au plus tard le 31 juillet. Le Prof. Jacques Djoli fait, en effet, remarquer que l’enrôlement à Kinshasa prend fin, sauf imprévu, en août prochain. Ce qui l’amène à conclure, par rapport à la promesse sus-évoquée, que la centrale électorale n’est pas pressée pour organiser les élections dans le délai fixé par l’Accord du 31 décembre. A l’en croire, dans ces opérations d’enrôlement, « nous naviguons à vue ». « Tout est organisé pour retarder les élections et avoir un autre glissement », a-t-il conclu, en s’étonnant qu’il n’y ait pas de calendrier électoral jusqu’à ce jour.

Le président de l’Acaj, Mè Georges Kapiamba, a, quant à lui, planché sur « les mesures de décrispation politique, six mois après l'accord ». Le juriste a regretté le fait que les neuf mesures prises au Centre interdiocésain pour décrisper le climat politique souffrent encore de leur application, six mois après. « Pendant le dialogue organisé par les évêques catholiques, il y avait 427 cas à traiter, parmi lesquels sept emblématiques. Sur les sept, quatre ont bénéficié de la mesure, dont Roger Lumbala, Mbusa Nyamwisi... Alors que les cas Diomi, Katumbi, Muyambo...sont restés lettre morte », a-t-il fustigé.

Mè Georges Kapiamba a également dénoncé qu’à ce jour, que l’on soit passé de 427 cas à 531. « Au lieu de libérer les gens, on a encore arrêté davantage après la signature de l’accord qui insiste sur la décrispation de l’environnement politique », a-t-il soutenu, notant que les partis politiques de l’Opposition soient toujours victimes de dédoublement alors que les manifestations politiques sont toujours interdites sur la place publique.

Le troisième orateur, le Prof. André Mbatala, a tablé sur la « légitimité des institutions et retour à l'ordre constitutionnel en RDC ».

Le constitutionnaliste a rappelé qu’aucune institution de la République n’est à ce jour légitime. Le président de la République, a-t-il dit, n’est plus légitime car le peuple ne se reconnaît plus dans son pouvoir. Son mandat constitutionnel, a-t-il expliqué, ayant déjà expiré depuis le 19 décembre 2016. Pour le Prof. Mbata, la situation est la même pour les députés nationaux, tombés dans l’illégitimité depuis février dernier, et les sénateurs et les députés provinciaux, depuis une décennie.

Lucien Dianzenza

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